12 avr. 2012

LE MARSUPILAMI : UNE COMEDIE CASHER D'ALAIN CHABBAT

Il y a quelques temps de cela, un affolement général a fait rage chez les Internets en tout genre. Du bédéphile borné au cinéphile accompli, les blogueurs abrutis et les pseudo journalistes pigistes condescendants émettaient leurs remarques – désopilantes si possible – concernant le graphisme de l'affiche du nouveau Chabat. Telle une cour des miracles du web, chacun y allait de son petit avis et d'une critique établissant déjà que la dite adaptation cinématographique du marsupial serait moisie et par la même, décevante de la part d'Alain Karamazov Chabat, idole humoristique de toute une génération de télémarmots nés avant 1990. Bon, au premier abord, la CGI du marsu peut être surprenante, mais pas nécessairement foirée. Que l'on fasse un scandale pour ça, c'est quand même pousser le vice assez loin. C'est pas comme si Michael Bay décidait de réaliser une nouvelle version live des TMNT et qu'il leur donnait des origines extra-terrestres... wait... Nooooooooooooooooooooooooooooooo !
Pour sa deuxième adaptation d'un univers bédé, Chabat délaisse Goscinny et ce connard d'Uderzo pour s'attaquer à un autre grand nom du Franco-Belge : Franquin. Après une tentative avortée de Spirou – si le projet se re-concrétise, je propose Vincent dans le rôle principal et L.M. pour interpréter son petit compagnon à la queue touffue qui aime les grosses noisettes – Chabat s'est donc tourné vers un autre succès de Franquin : le Marsupilami. La seconde création préférée de son auteur (après Gaston) s'est donc retrouvée entre les mains de celui qui fût l'ensorceleur de spectateurs le temps d'un Astérix et Obélix : Mission Cléopatre fidèle et réussi. Pour concrétiser son projet, Chabat bosse sur un scénar et nous pond un truc bien senti. Dan Géraldo est un fils à papa, pseudo reporter à la manque et surtout en quête d'un scoop. Envoyé en Palombie pour interviewer un des derniers chefs Payas, Dan se verra embrigadé par son guide Pablito dans une avalanche d'aventures cocasses, de surprises et de découvertes. Voilà en gros, c'est pas prise de tête, c'est suffisamment vaste pour travailler les personnages secondaires et balancer des gags à la pelle. Bien développé pour un public cible clairement défini comme jeune, Alain nous sert un film qui s'apprécie aussi bien qu'une journée ensoleillée au parc Astérix. D'une pierre, dix coups, ça permet à Alain de faire le con devant la caméra, de faire le zouave derrière, d'encaisser deux chèques et aussi de filer du taf à tous ses potes Testot, Nakache, Weber, Debbouze , Wilson et Timsit que l'on pensait décédé. Sympa le Chabat.
De l'absurde, du lourd, du graveleux, du ridicule, du gentillet, tout y passe. Alain étale à la truelle son savoir-faire, ici on ne fait pas dans la dentelle, c'est liquidation totale et prix de gros. Et ça marche. Truffé d'humour, d'amour et de passions diverses, on ressent dans le flim un plaisir certain. Les acteurs s'éclatent, le réal aussi et tous tendent à partager avec nous ce truculent moment d'amusement et de franche camaraderie. Alain est brillant, Jamel fait du Debbouze, Fred fait du Testot et Géraldine me donne toujours envie de lui faire fermer son clape-merde. Absent depuis le flop du remake de l'emmerdeur et ses collaborations avec M.Youn, Patrick fait son come-back et fait plaisir à voir, tandis que Lambert délaisse les plateaux de ses films de série B le temps d'un instant, histoire de nous en mettre plein la vue avec son personnage de dictateur hilarant et une prestation scénique absolument mémorable. A l'inverse de la bd où il est présent dans les trois quarts des cases, le marsu se fait ici plutôt discret et n'intervient qu'aux moments opportuns pour rythmer le récit de bagarres, cabrioles et autres numéros de voltiges. Globalement, le flim se révèle être fidèle à l'esprit des bouquins et aux détails qui ont fait du Marsupilami un personnage à part entière.
Des beaux et grands décors sont tissés et tendus en toile de fond pour cette comédie populaire et enfantine qui ravira sans nul doute les enfants de cinq à douze ans, et qui fera sourire leurs parents venus les accompagner. Si vous êtes déficient mental, trisomique 21, très bon public, ou que la séance est gratuite allez le voir. Sinon allez plutôt boire une bière, au moins en aurez pour votre argent. Dans tous les cas, préférez le Marsupilami aux derniers Blanche Neige ou Melvin et le Chipmunks 4, vous gagnerez en neurones et vous ferez bosser vos zygomatiques.

Les 5 commentaires idiots

  1. Sa mère. Vous avez été payé en pilules de dopamine pour chier un truc à l'eau de rose. Bande de loqueteux.

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  2. Sympa ta critique. Je t'ai trouvé presque sensible. Si j'étais pas déjà allé le voir, j'irais.

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  3. j'aime bien le relativisme discret de la fin, qui massacre toute la belle critique qui précédait... ;)
    le film est sympa, mais bon, peut mieux faire...

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  4. J'adhère rien que pour Lambert Wilson mais leur délire est communicatif et c'est ce qui fait le charme du truc.

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  5. Hormis la séquence de L. Wilson, je trouve ce film très décevant. Les vannes sont attendues et réchauffées. Parfois on rit, parfois on est consterné. Chabat et Debbouze ont essoufflé leurs cartouches, il serait temps de se renouveler mais en sont-ils capables ?

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.