30 oct. 2013

GRAVITYTY ET GROSMINET

Il était attendu comme le messie ce dernier Alfonso Cuarón. Dans le milieu, ça se léchait déjà la sueur des boules devant le premier trailer six mois avant sa sortie. Remarque ça se comprend, l'espace a cette attirance, cette fascination qui lui est propre, capable de faire rêver petits et grands, et pourtant si mal exploitée sur grand écran.  Maintenant que le film a envahi les écrans, on ne peut s'empêcher de remarquer que les éloges font toutefois preuve de plus de retenue que les premières critiques lâchées à chaud. Les « chef d'oeuvre », « Kubrick aurait adoré » et autres « ça a fait mouiller ma grand-mère» ont fait place à « Ouais, c'est bien foutu mais c'est complètement con » des spectateurs, plus terre-à-terre qu'à leur habitude il faut bien l'avouer. C'est un jour à marquer au fer rouge, pour une fois que je me range du côté des tâcherons dans votre genre, je vais tenter de pas vous décevoir. Maintenant vous m'excusez, mais je dois parler avec Al'.

Allo, Matt Houston ? On a un problème.

Bon Alfonse Brown, faut que je te parle. Y a deux choses qui me chagrinent dans ton film : Ton scénario et ton scénario. Je vais commencer par le premier, parce que c'est vraiment le plus important. Le truc, vois-tu, c’est que ton film repose sur un scénar en mousse, il est à l'image de ton sujet : rempli d'un vide intersidéral. Tu balances une centaine de millions de dollz dans ton flim et visiblement pas un kopeck pour le synopsis. Tout est passé dans les fx puisque c'est ta progéniture et toi qui en êtes les auteurs. Après recherche, il semble que George Clooney y a aussi mis son grain de sel; t'aurais du faire gaffe, c'est sur ses conseils que Schumacher a tourné le Batman le plus douchebag et définitivement le plus gay de toute l'histoire. Mec, je veux bien que tu veuilles nous en mettre plein la vue, mais si tu ne comptes pas travailler le scénar, préviens nous qu'on puisse s'attendre à un nouveau Transformers. Nique-toi.

Never mind Sandra Bullock

Deuxième chose, pourquoi Clooney et Bullock ? Sans rire pour tourner le film, tu aurais tout aussi pu te passer de gros salaires inutiles puisque leurs voix sont plus présentes que leurs véritables jeux de comédiens, même Christian Clavier aurait fait l'affaire. Tu sais quoi, je vais te faire le calcul. En comptant, les cachets des vieux beaux moins deux salaires d'intermittents du spectacle, tu obtiens l'estimation suivante : 30 000 000 - 4644€. Tu aurais donc pu économiser pas loin de 29 995 356$. Ce qui t'aurait largement permis de pouvoir te payer des vrais scénaristes qui t'auraient écrit un bon script. Alors, nique-toi une seconde fois.

La Conquequette spatiale

Et j'ai même envie de dire, nique-toi une troisième et dernière fois parce que jamais deux sans trois. Tu nous fais un péché d'orgueil. Tu réalises un ovni, le genre de film qui me fait frisotter les poils du zboub à chaque mouvement de caméra; un mélange entre du Kubrick, du Welles, du Truffaut, et même du fucking Méliès que tu sabotes aussitôt avec des idées grotesques et un pitch prétexte aux longs plans séquences sur fond contemplatif de l'immensité. Encore que le discours sur l'évolution de l'espèce, la correspondance Terre-Mère (quoique) et l'omniprésence de la Loi de Murphy ne sont pas si désagréables que ça, mais c'est quoi ce vieux pathos et ce sentimentalisme à deux balles que tu nous rajoutes à droite à gauche, on se croirait dans du Christophe Honoré. Manquerait plus que tu les fasses chanter. N'y pense même pas !

3D > 1D

Bref, avec des saloperies pareilles éparpillées un peu partout, on dirait que tu cherches à justifier ton salaire d'écrivain raté, et cherche à en profiter pour nous faire croire que tes personnages sont travaillés en profondeur, et qu'ils ont des background béton. Arrête de nous jouer de la flûte, chez ASBAF on est des flûtistes de première catégorie, et en plus on est de mauvaise foi. Crois-moi, si j'avais eu envie de voir un truc stylé en 3D mais complètement con, j'aurais tout aussi pu me payer un tour à Disney ou au Futuroscope. Je dois quand même avouer que tu nous en mets plein la vue, et que la 3D trouve ici une justification indiscutable. Une fois passé le premier plan séquence d'ouverture long de ses seize minutes, on assiste à un spectaculaire ballet de la caméra. De plans d'ensemble en plans serrés, le spectateur se retrouve lui aussi parmi les débris, flottant en apesanteur, nous offrant une proximité étouffante et une certaine immersion dans ce space survival. Et la musique dans tout ça ? Fort heureusement pas de Calogero, le tout est bercé par une BO savamment orchestrée, piquée de longues pauses et de silences qui prennent ici l'ampleur à la fois assourdissante et étourdissante que seuls les grands réalisateurs ont su exploiter.

Soyouz speak English ?

Visuellement, t'as plus rien à nous prouver. On sait que t'es un bon, on a vu Les Fils de l'Homme. Déjà à l'époque, tu nous a tous fait fermer nos grandes gueules devant la virtuosité de tes plans séquences, mais faut avouer que ton histoire sentait déjà un peu le marron. Il te suffisait simplement d'apprendre de tes erreurs, et tu aurais pu commettre le film parfait. On va espérer que ça sera pour la prochaine fois.
*  *  *
NOTES : 0 / 5 et 4 / 5
Je donne une note de 0 sortie dans l'espace en utilisant un extincteur pour propulseur sur 5 pour le fond et une note de 4 pluies de débris de satellite sur 5 pour la forme.

Les 4 commentaires idiots

  1. Je suis d'accord avec toi. Mais d'un autre côté, la puissance de la forme a suffi à me faire oublier la faiblesse du fond.

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  2. On notera aussi les plans de riz (bambous ?) et la raquette de ping pong dans la station chinoise, la golmon qui imite les loups parce que "toutes fasson g vai mourire", la presque noyade a la fin (le karma s'acharne vraiment contre cette teup', ça en devient navrant, la meuf fait littéralement tout foirer)

    Et me faites pas croire qu'on peut y trouver un message subliminal concernant l'éveil féminin de l'héroïne (cf scène ou elle flotte en mode foetus, surement en rapport avec sa fille dont elle aurait du avorter plutôt que de l'éclater contre un mur)

    Qui aurait pensé que devant un truc aussi beau, on puisse autant avoir envie de se suicider

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  3. Ben franchement "Ta maman" vas-y, te gènes surtout pas pour le suicide, ça ne sera pas une grosse perte vu le style de conneries que tu débites.

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  4. D'accord avec toi, mais au contraire de "FLow", le fond de merde ne me faitpas oublier la forme, surtout que je l'ai pas vu en 3D, ni au ciné. Bref, une belle merde!

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.