Il y a quelques temps de cela, un
affolement général a fait rage chez les Internets en tout genre. Du
bédéphile borné au cinéphile accompli, les blogueurs abrutis et
les pseudo journalistes pigistes condescendants émettaient leurs
remarques – désopilantes si possible – concernant le graphisme
de l'affiche du nouveau Chabat. Telle une cour des miracles du web, chacun y allait de son petit avis et
d'une critique établissant déjà que la dite adaptation
cinématographique du marsupial serait moisie et par la même,
décevante de la part d'Alain Karamazov Chabat, idole
humoristique de toute une génération de télémarmots nés avant
1990. Bon, au premier abord, la CGI du marsu peut être surprenante,
mais pas nécessairement foirée. Que l'on fasse un scandale pour ça,
c'est quand même pousser le vice assez loin. C'est pas comme si
Michael Bay décidait de réaliser une nouvelle version live des TMNT
et qu'il leur donnait des origines extra-terrestres... wait... Nooooooooooooooooooooooooooooooo !
Pour sa deuxième adaptation d'un
univers bédé, Chabat délaisse Goscinny et ce connard d'Uderzo pour
s'attaquer à un autre grand nom du Franco-Belge : Franquin.
Après une tentative avortée de Spirou – si le projet se
re-concrétise, je propose Vincent dans le rôle principal et L.M.
pour interpréter son petit compagnon à la queue touffue qui aime
les grosses noisettes – Chabat s'est donc tourné vers un autre
succès de Franquin : le Marsupilami. La seconde création
préférée de son auteur (après Gaston) s'est donc retrouvée entre
les mains de celui qui fût l'ensorceleur de spectateurs le temps
d'un Astérix et Obélix : Mission Cléopatre fidèle et réussi.
Pour concrétiser son projet, Chabat
bosse sur un scénar et nous pond un truc bien senti. Dan Géraldo
est un fils à papa, pseudo reporter à la manque et surtout en quête
d'un scoop. Envoyé en Palombie pour interviewer un des derniers
chefs Payas, Dan se verra embrigadé par son guide Pablito dans une
avalanche d'aventures cocasses, de surprises et de découvertes. Voilà en
gros, c'est pas prise de tête, c'est suffisamment vaste pour
travailler les personnages secondaires et balancer des gags à la
pelle. Bien développé pour un public cible clairement défini
comme jeune, Alain nous sert un film qui s'apprécie aussi bien
qu'une journée ensoleillée au parc Astérix. D'une pierre, dix
coups, ça permet à Alain de faire le con devant la caméra, de
faire le zouave derrière, d'encaisser deux chèques et aussi de
filer du taf à tous ses potes Testot, Nakache, Weber, Debbouze ,
Wilson et Timsit que l'on pensait décédé. Sympa le Chabat.
De l'absurde, du lourd, du graveleux,
du ridicule, du gentillet, tout y passe. Alain étale à la truelle
son savoir-faire, ici on ne fait pas dans la dentelle, c'est
liquidation totale et prix de gros. Et ça marche. Truffé d'humour,
d'amour et de passions diverses, on ressent dans le flim un plaisir
certain. Les acteurs s'éclatent, le réal aussi et tous tendent à
partager avec nous ce truculent moment d'amusement et de franche
camaraderie. Alain est brillant, Jamel fait du Debbouze, Fred fait du
Testot et Géraldine me donne toujours envie de lui faire fermer son
clape-merde. Absent depuis le flop du remake de l'emmerdeur et ses
collaborations avec M.Youn, Patrick fait son come-back et fait plaisir
à voir, tandis que Lambert délaisse les plateaux de ses films de série B le temps d'un instant, histoire de nous en mettre plein la vue avec son personnage de dictateur hilarant et une prestation scénique absolument mémorable. A l'inverse de la bd où il est présent dans les trois quarts des cases, le marsu se fait ici plutôt discret et n'intervient qu'aux moments opportuns pour rythmer le récit de
bagarres, cabrioles et autres numéros de voltiges. Globalement, le
flim se révèle être fidèle à l'esprit des bouquins et aux
détails qui ont fait du Marsupilami un personnage à part entière.
Des beaux et grands décors sont tissés
et tendus en toile de fond pour cette comédie populaire et enfantine
qui ravira sans nul doute les enfants de cinq à douze ans, et qui fera
sourire leurs parents venus les accompagner. Si vous êtes déficient mental, trisomique 21, très bon public, ou que la séance est gratuite allez le voir. Sinon allez plutôt boire une bière, au moins en aurez pour votre argent. Dans tous les cas, préférez le
Marsupilami aux derniers Blanche Neige ou Melvin et le Chipmunks 4,
vous gagnerez en neurones et vous ferez bosser vos zygomatiques.
Sa mère. Vous avez été payé en pilules de dopamine pour chier un truc à l'eau de rose. Bande de loqueteux.
RépondreSupprimerSympa ta critique. Je t'ai trouvé presque sensible. Si j'étais pas déjà allé le voir, j'irais.
RépondreSupprimerj'aime bien le relativisme discret de la fin, qui massacre toute la belle critique qui précédait... ;)
RépondreSupprimerle film est sympa, mais bon, peut mieux faire...
J'adhère rien que pour Lambert Wilson mais leur délire est communicatif et c'est ce qui fait le charme du truc.
RépondreSupprimerHormis la séquence de L. Wilson, je trouve ce film très décevant. Les vannes sont attendues et réchauffées. Parfois on rit, parfois on est consterné. Chabat et Debbouze ont essoufflé leurs cartouches, il serait temps de se renouveler mais en sont-ils capables ?
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