19 juil. 2011

NOS AVENTURES DANS LES MONDES PARALLELES

L'autre jour, je sortais d'un film, l'Elève Duconno, quelque chose dans le genre, c'était si mauvais que je me suis barré avant la fin. Il flottait dehors. Je suis rentré à la rédac', Gérard Médino était en train d'écluser une bouteille de Johnnie Walker Red avec les autres tauliers d'ASBAF. Gérard Médino est un pote Colombien qui nous rend visite de temps en temps. Bourré, ce type est capable d'ouvrir des portails vers les dimensions parallèles. Et ce avec son trou du cul. Ca peut paraître un peu surprenant au début, n'empêche qu'on a visité un paquet d'endroits via l'anus de Médino : le monde parallèle des bars gratos, le royaume des nains trisos, les mégalopoles du Morvan et j'en passe. Je ne me suis jamais vraiment demandé comment Médino avait découvert un jour qu'il pouvait ouvrir des portails avec son trou de balle, ne le soupçonnant pas spécialement d'être de la jaquette, toujours est-il qu'il était là, dans nos bureaux, complètement beurré, en train de taxer des Tuc à Ramona, et moi je voyais bien depuis quelques semaines qu'Akwell, Thomas et Vinz' étaient en pleine déroute cinématographique, alors il m'est venu une idée. Un défi. « Balance-nous dans un monde où sortent de bonnes comédies françaises au cinoche », j'ai fait à Gérard.
Gérard a alors baissé son froc, s'est penché à fond et un énorme portail lumineux a jailli de son cul. On a pris quelques affaires, Akwell a chopé Ram par le bras et on a sauté à pieds joints vers l'inconnu, un inconnu bien plus flippant que d'habitude.
En se réveillant, il semblait qu'on se trouvait toujours à la rédac', en tout cas entre ses murs. Mais c'était différent. Ramona s'est écriée « On dourait Romania ! On dourait maisan ! » ce qui confirmait mon impression qu'on se trouvait pile dans un vieux bordel désaffecté. Je me suis levé et ai jeté un oeil par la fenêtre : d'un point de vue spatio-temporel, au lieu d'atterrir à gauche ou à droite, on avait visiblement reculé. Au vu des modèles de bagnoles et de l'architecture des bâtisses, j'estimais le bond à une bonne trentaine d'années dans le passé, bien que je n'y connaisse strictement rien ni en bagnoles ni en architecture. On a descendu les marches, l'ascenseur n'existant pas encore dans le bâtiment, Ramona les a quant à elle vaguement dévalées sur la tronche, la faute à ses talons-hauts que Thomas lui avait offerts.
Devant le ciné, un Gaumont tout neuf, on avait l'embarras du choix : Calmos et autres Blier, Rabbi Jacob et autres De Funès, des vieux Zidi, des vieux Leconte et un tas d'autres films qui n'avaient pourtant pas coexisté à l'affiche. C'était clair, les années deux mille puaient de la gueule.
On s'est assis à un bar, un peu las de cette industrie de cons qui allait devenir bien pire dans quelques années. On a vu défiler du monde, dont des tas de futurs papas à moustaches – qui sans le savoir allaient refiler au futur une génération de fluo-tantes conformistes prête à leur piquer leurs chemises à carreaux pourtant déjà passées de mode à l'époque et/ou de fans de R'n'B –, ce qui m'a donné une idée. Vincent a emprunté les pages jaunes à un vieux et on s'y est mis.
Le carillon de la maison des Merad était tout à fait ridicule ; c'est la mère qui a ouvert et j'ai demandé à voir son fils. « Bonjour, Kad », j'ai fait. 
On est tombé dessus à quatre, pauvre Kad Merad, d'autant plus que Ramona lui refilait des coups de sac en feuj alors qu'elle ne le connait ni d’Ève ni d'Adam. Kad avait à peine quatorze ans à l'époque, si bien qu'on lui a aisément pété le bras et la jambe gauche et menacé de revenir finir l'autre côté s'il on le retrouvait dans un cours de théâtre ou n'importe quel duo comique. On a feuilleté le bottin et continué. Racketté le fils Cornillac. Kidnappé et abandonné la bande des Robins des Bois au beau milieu d'une forêt en Auvergne. Obligé Mélanie Laurent à flinguer son propre chat. On a fait tabasser Eric Judor par Ramzy lui-même pour à peine quinze Francs. Ce con se marrait même.
La semaine suivante, une fois la tâche accomplie, il a fallu qu'on retrouve notre pote Gérard pour revenir dans le présent et admirer le résultat. Sauf qu'on oubliait que lui avait à peine quatre ans à l'époque. On s'est rendus au domicile familial et j'ai dû expliquer gentiment aux parents qu'on devait emprunter le trou de balle de leur fils pour aller dans le futur et qu'on devait le faire picoler pour que ça fonctionne, et en quelques minutes ils étaient d'accord. 
A l'heure où je vous parle, tout a changé. Il n'y a plus de cinémas en France, l'industrie a fait faillite. On a réalisé en y mettant les doigts que ce qui ne nous faisait pas marrer rapportait le plus de flouze, et qu'il  ne s'agissait pas seulement de faire disparaître les cancers rongeant l'humour mais également toute une population de débiles mentaux. Ce qui n'était pas exactement gagné. 
A l'heure où je vous parle, disais-je, on est peinards dans le monde parallèle des bars gratos où on a jeté pour de bon la clé du portail. Nique la comédie française, plus jamais on refoutra les pieds dans un cinéma, on fera semblant d'aller voir les films en salle pour alimenter ASBAF et continuer à se faire de la maille sur le dos de nos chers lecteurs. Sur ce... moi ainsi qu'Akwell, Vincent, Thomas et Ramona allons trinquer à la santé de ce bon Gérard Médino. A l'oeil. Bise.

Les 8 commentaires idiots

  1. Les mecs, vous auriez pu penser à tabasser Luc Besson au passage, c'est vraiment pas du boulot de pro ça...

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  2. Okay que quelqu'un retrouve cette putain de clé, on y retourne.

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  3. Sacré Gérard Médino ! Dommage qu'il ait pas de frère jumeau, on aurait pu jouer à Portal.

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  4. A quand le cross-over entre ces deux univers ? ça frappera sec.

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  5. Pour nous Belges, vous pourriez retourner Bart De Wever. Merci les enflures !

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  6. Raahhh les cons. En gros vous baisez les ménagères et vous avez le cul qui brille. Paye moi un aller Gérard pour que je botte le cul de Cantona!

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  7. Gérard Médino a un frère jumeau, il vit à Londres et porte des lunettes noires. Les infos quant à son spatio-cul sont néanmoins floues.

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.