Une fois de plus, le blog ciné le moins productif de l'année se bouge le cul à Tours pour couvrir la huitième édition du festival international de cinéma Mauvais Genre. Mais cette fois-ci, la couverture du festival se fait en effectif réduit. Pendant que Vincent joue les maçons du cœur dans son appartement avant de s'attaquer à ton fondement, L.M passe des examens de je ne sais quoi, un truc à propos de son avenir ou une connerie du genre. Cette perte de temps quand même, puisqu’on sait très bien que d'ici 3 ans il terminera sur le trottoir ou dans son caniveau. De toute façon, je me fais pas d'illusion, le seul examen qu'il ait jamais réussi c'est son dépistage du VIH.
On rentre direct dans le vif du sujet, et comme chaque année à festival exceptionnel, jury exceptionnel. Celui-ci se compose de Yannick Soulier, Christopher Priest, Julien Courbey, Sofiia Manousha, et non des moindres HPG en président du jury. Vu la première élocution de HPG lors de l'ouverture du festival, y a de fortes chances pour que ça envoie encore du lourd.
Quelques changements dans la technique, je ferais le maximum pour faire court, je vous parlerais bien évidemment des séances que j'ai vu, je vais pas vous inventer le reste. Je ne ferais qu'un seul article, qui sera mis à jour dès que je trouverais le temps. Vous pouvez cliquer sur le titre pour découvrir la bande annonce du dit-film, et je vous balance un code couleur pour différencier les courts des longs métrages. Si jamais c'est ton film qu'est critiqué et que t'as des réclamations, tu peux toujours te les foutre au cul . Bisous et bonne lecture.
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Circuit : un électricien rentre dans une pièce pour réparer le boîtier d'ouverture d'une porte. Aussitôt réparée, la sortie devient l'entrée et inversement. Un loop infernal très bien réalisé, frais et détendu du gland, qui rappelle Buster Keaton, parfait pour bien démarrer le festival.
The Two Faces of January : Un couple d'américains en fuite, visite Athènes et s'attache les services d'un guide séduisant en dedans et escroc sur les bords. Tiré d'un bouquin de Patricia Highsmith, auteur du Talentueux Mr Ripley, le film a des relents de ce dernier, tout comme celui-ci était une copie de son autre livre Plein Soleil (adapté avec Delon), à croire que la meuf a trouvé une bonne recette et l'a démultiplié à toutes les sauces. Un film aux airs de déjà-vu, rien de bien notable si ce n'est la performance d'Oscar Isaac. En revanche si quelqu'un peut m'expliquer le rapport avec le titre.
Reuber : Après s'être fait voler sa petite sœur laissée dans son landau devant le supermarché façon Jay & Bob, Robby se lance à la poursuite du voleur à travers une forêt pour le moins étrange. Traité comme un conte pour enfants, le film traite un sujet adulte avec simplicité, naïveté et poésie. Fantasque et amusant, un récit initiatique qui rappelle Max et les Maximonstres, le Labyrinthe de Pan ou encore Peter Pan. Un film réalisé sans pognon mais bourré de bonnes intentions.
Delivery : Toujours plus loin dans la télé-réalité, une équipe de tournage suit le quotidien d'un jeune couple sur le point d'avoir leur premier enfant. Un peu comme l'amour est dans le pré sauf qu'ici les vaches se font engrosser. Filmé façon found footage, l'idée de reality-drama était originale et laissait supposer un potentiel intéressant à exploiter, un bon montage et une mise en scène au poil malheureusement gâchés par des clichés éculés et une fin prévisible.
LFO : Veuf et passionné de technologies, Robert Nord découvre qu’il peut hypnotiser avec des ultrasons. Un traitement assez barré de ce qui pourrait ressembler à l’adaptation du Déclic, si Manara n’avait pas dessiné autant de bites, de trous de balles, et de chattes avec du poil autour. Fun et assez bien réalisé, on en ressort satisfait sans vraiment laisser de souvenir impérissable.
Kept : Une nippone rentre chez elle et se fait enlever par un maniaque sexuel. Libérée sans violence subie, elle décide de ne pas porter plainte. Une exorcisation de la part de la réalisatrice qui a mis en scène sa propre expérience, un traitement du syndrome de Stockholm sous sa forme la plus basique, d’un ennui mortel et affreusement mal réalisé. Aucun travail sur la bande son, montage immonde, photographie et prises de vues amateurs, direction des acteurs inexistante, un film sans réel talent. Dommage, l’intention est bonne et louable, on aurait adoré aimer le film.
Sinnside : Des gosses se rendent dans un restaurant aux sept péchés capitaux. Effets spéciaux bien foutus, mise en scène réfléchie, et visuellement réussi, dommage qu'on ait du mal à s'attacher au scénario. Vaut le coup d'oeil.
Do : Dominique maraude le jour et ratonnade party la nuit. Le court le plus réussi jusqu'à présent, photographie excellente, mise en scène efficace, pitch délirant et hilarant, je vous invite à soutenir le réal Marc Lahore pour ses prochains projets, ce mec a un gros potentiel en plus d’avoir un excellent capital sympathie.
Apocalyptic : En réalisant un reportage aux AA, une journaliste et son caméraman apprennent l’existence d’une secte dans les bois et décident de s’y rendre pour décrocher un Pullitzer. Une fois de plus, un found footage à la mords-moi-le-nœud qui use très bien des standards du genre mais qui une fois de plus se complet dans cette appellation pour se permettre de faire des plans dégueu. Même quand le caméraman filme ses plans sont à chier. Des acteurs justes, des décors pourtant somptueux et adéquats pour le pitch, mais un scénario et une mise en scène faibles en font un long métrage aux quelques qualités enfouis sous une tripotée de défauts. À mater si vous aimez le found footage de gueule.
Trajectoires : Trois jeunes braqueurs s'arrêtent dans un bistro, et décident de s'en prendre à la caisse. Scénario « inspiré » d’un fait divers mais qui n’a aucun rapport avec celui-ci, réalisation à chier, surjeu des acteurs et film tout bonnement chiant comme la mort, rien n'est à sauver. Je m’étais promis que cette année, j’essaierai de pas être trop violent, mais là je vois difficilement comment faire autrement. Parait que les réals se tâtent à en faire un long métrage, non merci les gars, changez plutôt de métier. Il semblerait que ça recrute chez McDo.
Hell no : Une bande annonce d'un film d'horreur où les protagonistes seraient moins cons que d'habitude et dotés de bon sens. Une petite pincée de Grindhouse et un zeste de Scary Movie nous rendent un court efficace et débordant d'humour. Le réalisateur Joe Nicolosi également youtuber reconnu (pixelpersecond) vous offre assurément le genre de films que l'on aimerait voir au cinéma.
House with 100 eyes : Ed et Susan ont un hobby : le snuff-movie. Et ce soir, ils tentent le trois en un: 3 victimes pour 1 film. Réalisation un peu paresseuse, bande sonore insupportablement criarde (la salle entière s’en plaignait à la sortie) et effets de style snuff bien dégueu, mais des dialogues bien sentis qui font souvent mouche. Sans les larsens on en serait sortis moins épuisés, d’autant plus que l’effet casse entièrement l’intérêt que le spectateur a la scène. Le film gagnerait à être remonté.
Tulikora / Fist of fire : un batteur de death metal décède suite à une infection et son clébard à truffe de bite joue les Hachiko. Film d'animation léger au graphisme à la fluide glaciale et au scénario bien fumé, on en sort en se disant que la drogue c'est mal.
President Wolfman : Le président des USA se fait mordre par un loup lors d’une partie de chasse, je vous laisse deviner la suite. Présenté dans le registre de La Classe Américaine, nous étions tous plus impatients les uns que les autres de découvrir cette petite perle, et on ne m’y reprendra plus. Mal monté, coordination des voix approximative, et omniprésence d’une voix off, un calvaire à regarder. Nous avons quitté la salle au bout de 30 minutes alors que la majorité des spectateurs dormait déjà à poings fermés.
Hide and Seek : A Séoul, il se murmure que des personnes vivent cachées aux yeux de tous, jusque dans votre propre appartement. Pas facile faire des bons thrillers quand on n’a même pas dépassé 25 ans, mais ici Jung Huh relève haut le niveau et nous balance un thriller bien trempé, qui joue de ses codes avec brio. Inventif et parfaitement maitrisé, le film arrive à créer ce qu’il faut de tension pour vous absorber dans son sillon. Avec certes moins d’excellence que son ainé The Chaser, le réalisateur a de quoi vous surprendre et sa carrière ne fait que commencer.
Doomsdays : Dirty Fred et Bruho sont persuadés que la fin de l’humanité approche. En attendant, ils squattent les maisons pendant les vacances de leurs propriétaires. On regrettera la scénographie pourrie avec 100% de plans fixes, même pas un zoom, ni même un mini travelling, que dalle. Mais on retiendra un film rafraichissant et définitivement hilarant. Le festival est soufflé par un peu de légèreté avec cette comédie aux accents bucoliques. De quoi parfaitement terminé ce festival.
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Alors que le festival vient de se clôturer et de décerner les prix aux lauréats, je termine ces quelques lignes et vous invite à réserver votre semaine précédent Pâques 2015 pour découvrir cet étrange et plaisant festival du Mauvais Genre de Tours. Une fois n’est pas coutume, j’en profite pour remercier Gary ainsi que tout l’équipe du festival qui fait chaque fois un travail de dingue et qui se démène pour nous dégoter les meilleurs films dans les meilleurs salles. Bravo encore à vous tous et longue vie au Mauvais Genre !
Rubrique TL;DR : S’il n’y avait que trois films à retenir du festival : Do, Hide and Seek et Doomsdays.
Palmarès des festivités : Prix du jury ET du jury jeune : Der Samurai; Mention spéciale du jury : LFO; Mention spéciale du jury jeune : Reuber; Prix du public : Extrême Pinocchio.
Sérieux les gars, presque un mois sans chronique, il n'y a plus que moi qui cherche à vous lire... Etes vous parti ai Nigéria à la recherche du plus grand reverse gang bang? Ps : les pseudos c'est chiant
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