13 avr. 2013

SIDA EFFECTS


Vous êtes vous jamais réveillés d'une soirée trop arrosée avec l'arrière train douloureux, un ruissellement de sang le long de la cuisse, la bouche pâteuse et la joue boursouflée ? Lorsque vous ressentez ces symptômes deux possibilités s'offrent à vous : soit vous êtes victimes d'effets secondaires médicamenteux, soit des messieurs ont joué au bilboquet avec votre cul pendant que d'autres vous faisaient un détartrage au foutre. Dans les deux cas, je ne peux que vous conseiller de consulter votre médecin traitant. 
Dans l'étude de cas qui nous intéresse aujourd'hui, nous allons commencer par étudier le plus fréquent de tous, du moins si l'on ne vit pas en Seine St-Denis ou que l'on ne passe pas ses vacances en Inde ; prenons comme exemple Emilie. Cette dernière a entamé une dépression depuis le retour à la maison de son mari, parti quatre ans se faire refaire le colon en carcérale. Pour faire face à une baisse de morale et une tentative de suicide, elle décide de consulter et se fait prescrire prozac, xanax, guronsan et autres chrystal meth ; rien n'y fait. Son médecin, qui procède alors à un test clinique sur patients, lui propose alors de rentrer dans le programme d'un nouvel antidépresseur. Le traitement est un succès, madame reprend goût à la vie, aux balades avec un pull autour du cou et aux parties fines. Mais d'étranges effets secondaires apparaissent, se multiplient et bientôt la chère et tendre se transforme en chirurgien obstétricien, son mari comme premier patient et son couteau de cuisine en guise de scalpel. Dans notre étude de l'inconscient, on peut raisonnablement voir en cet élément déclencheur une volonté de lui expliquer ce que ça fait de se faire percer.

Avec cet avant dernier film, Soderbergh nous rappelle que pour lui sonne l'heure de la retraite mais personne n'est dupe, le bonhomme est au top de sa forme. Dopé à l'energy drink et quelques rails de blanche, le mec est plus productif qu'un gamin de cinq ans au Sri Lanka. Donne lui dix jours, une caméra, deux cent balles et quelques acteurs qui le suivraient en enfer, Steven te sort un film sur la guerre en Corée du Nord avant même qu'elle n'ait commencé. Avec ses références aux classiques et ses clins d'oeil éparpillés par centaines, Steevy nous prouve qu'il a toujours le mojo pour raconter les histoires. Il enchaîne les plans et les scènes avec un savoir faire extraordinaire et une simplicité déconcertante, le tout sublimé par une photographie qu'il s'évertue comme chaque fois d'assurer. Au four et au moulin, il fait de Side Effects un thriller impeccable dénué de tout superflu, bien loin du triste Contagion. Il ne manque que Matt Damon pour atteindre le 20/20.

Les 3 commentaires idiots

Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.