26 févr. 2012

MENU EXPRESS



Bonjour. Pour trois personnes ? Très bien, ça ira si je vous installe près de la fenêtre ? Voici les cartes, je vous laisse faire votre choix. Je reviens de suite. […un chien aboit, une caravane passe…] C'est bon, vous avez choisi ? Très bien, je vous écoute. Alors, un suprême de Taupe sur son lit de purée pour Monsieur. Une salade de chèvre chaud et son coulis de miel et de sang pour Madame, et un croque maDame de fer pour ce beau jeune homme. Que prendrez-vous en accompagnement ? Par-fait. Je vous apporte ça de suite.
Bien que monsieur ait choisi l'originalité concernant le plat de résistance, le résultat est succulent et malgré le scepticisme évident que l'on peut avoir à première vue, vous n'en sortirez que ravis d'avoir eu le bon goût de choisir la Taupe. Installée au coeur de Londres, l'histoire se déroule durant la grande époque de la guerre froide et se concentre sur le milieu de l'espionnage britannique ta mère. Un espion fraichement retraité reprend du service et enquête sur la possible présence d'un infiltré au sein du Cirque, le MI6 avec des clowns et des trapèzes. Difficile à comprendre si on manque le repère chronologique (les lunettes ; d'où l'expression « être myope comme une taupe ») et si on en croit le vieillard qui m'a chopé par le bras à la fin de la séance en me demandant : «  Rassure-moi, t'as compris queq'chose ? », le film tend à devenir la combinaison parfaite entre le roman d'espionnage, le thriller et le roman de gare – en plus d'être mignon mignon mignon. Interprété par des acteurs de très bonne composition et un Gary Oldman qui mérite décidément autant son préfixe qu'une récompense dorée. Hachée, écrasée, en navarin ou dorée au four, la Taupe ravira toutes les papilles, un vrai délice !
Madame se cantonne a un choix judicieux : une salade le midi pour maigrir de la saucisse engloutie la veille. « Y a du monde aux Balkans », hurlait Angelina Jolie le premier jour de tournage. Et fichtre, elle avait bien raison. Pour son premier long métrage Angie a choisi d'orienter sa caméra sur le conflit de Bosnie-Herzégovine qui prit place aux débuts des 90's. Billy Shakespeare est de la partie et sème la zizanie entre Aijla jeune femme de confession musulmane à la poitrine généreuse – et aux aréoles de cinq mètres de diamètres –, et Danijel capitaine serbe au long canon, au gros pistolet, et à la gâchette facile – comprendre ici éjaculateur précoce –. Entre prison et trahison, la frontière est parfois mince comme un périnée et Aijla va en faire les frais. De plans américains en plans rapprochés, de viols en réunions aux bébés jetés par les fenêtres, Angelina ne cache rien. Elle aurait pu en faire un film indigeste empli de pathos et de moralisme à deux francs mais il n'en est rien, elle se cantonne simplement à raconter son histoire en temps de guerre, avec les horreurs qu'elle comporte sans jamais tomber dans le voyeurisme ni le parti pris. Telle une Joe Sacco du grand écran, Mme Jolie-Pitt réussi à tirer le meilleur de son scénario sans tomber dans les travers de porcs dans lesquels sont tombées avant elle des Mélanie Laurent & Cie. Même si quelques plans sont foirés et que le tournage studio est parfois trop marqué, Au pays du sang et du miel apporte un résultat détonnant pour un premier sujet aussi casse-gueule. Angie garde – Bryan – le cap, la tête haute et confirme qu'elle en a aussi une grosse paire dans le pantalon.
Le jeune homme aurait pu choisir le steak haché de Cheval de guerre, le goût n’en aurait pas été plus amer. Après Mamma Mia, Phyllida Lloyd vous propose sa dernière indigestion cinématographique en vous servant la dirigeante la plus dérangeante qu'aient connus ces rosbifs d'outre-manches-à-couilles. Bien que rien ne puisse être décemment reproché à la prestation de Meryl « Tease » Streep, le flim est une purge du genre politico-biopic. Avec une prise de position que réfuterai même Clara Morgane, Lloyd nous dessert une figure de lady défraichie sénile et fragile, de femme mûre intransigeante, de jeune fille naïve, mais surtout d'une connasse portée ici en semi héroïne du God save the Freddy Mercury. Probablement acclamé par ces foutues féministes qui féliciteront ici la femme avant ses décisions, The Iron Lady devient plus exécrable encore lorsque l'élément politique est survolé et bafoué – les Malouines en une minute, l'IRA en deux mots, mais 1h45 sur l'Alzheimerisée –. Un film mal traité, raté sur le fond comme sur la forme, définitivement balourd, qui vous filera une diarrhée carabinée dont vous vous souviendrez en plus de la note salée.
Un café gourmand pour faire couler tout ça? Non ? Maintenant, vous saurez quoi choisir lors de votre prochaine excursion gastrofilmique. Le pourboire n'étant pas compris dans l'addition, merci de laisser un petite pièce pour le serveur.

Les 10 commentaires idiots

  1. Nous sommes d'accord pour Gary Oldman et pour le film d'Angelina, courageux et plutôt honorable.

    RépondreSupprimer
  2. Je suis surprise de lire ça de votre part: le film de Mme Jolie-Pitt s'est fait descendre par toute le presse française...

    RépondreSupprimer
  3. En même temps c'est bien connu, les journalistes ciné sont des putains d'ignares. Dans le monde de la presse, c'est un peu le placard.

    RépondreSupprimer
  4. En même temps c'est bien connu, les journalistes ciné sont des putains d'ignares. Dans le monde de la presse, c'est un peu le placard.

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour, personnellement, j'ai beaucoup aimé La Taupe, film classique avec un petit quelque chose en plus. J'adore ce genre d'histoire. On se laisse porter. Cela distrait, je n'en demande pas plus. Bonne fin d'après-midi.

    RépondreSupprimer
  6. merci pour la critique... culinaire !
    c'est vraiment bien pour de vrai le film de jolie ?

    RépondreSupprimer
  7. Bonsoir, La Taupe: exquise et bien en bouche. Pour les deux autres: pas vus. Bonne soirée.

    RépondreSupprimer
  8. C'est un plaisir pour moi de venir pour la première fois sur votre site si singulier. Je sais déjà que je reviendrais souvent :) A bientôt !

    RépondreSupprimer

Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.