1 févr. 2012

THE DESCENDANTS : POURQUOI JEAN DUJARDIN VA BOUILLAVE GEORGE CLOONEY

C’est le duel qui tient en haleine tout l’hexagone. On ne compte plus les unes des journaux, les rubriques à gros titre, les chroniqueurs prétendument spécialisés qui ont encore moins d’arguments que de minutes pour s’exprimer. Toi t’es devant ta télé, t’es là dans toute ta neutralité la main dans le slip, t’écoutes et tu n’as qu’une hâte : que l’un d’eux décroche la timbale, fasse son discours et surfe sur son état de Grâce en nous foutant la paix. Je ne cause bien sûr pas de la Présidentielle, cette vaste bataille que mène seule Nadine Morano telle un gnome femelle dans Warcraft. Je te parle d’un truc qui concerne les vrais gens, les Oscars, en l’occurrence celui du meilleur acteur, la lutte entre Jean Dujardin et son nouveau pire ennemi George Clooney. Deux camps se sont formés :
A ma droite, ceux qui se repassent Un gars une zouz même dix ans après, ceux qui ont regardé Les Dalton jusqu’au bout, ceux qui continuent de casser alors que déjà à l’époque ça énervait tout le monde, ceux qui n’ont pas compris Ca$h, ceux qui ont compris Ca$h, ceux qui n’ont jamais réussi à revendre le dvd d’Il ne faut jurer de rien !, ceux qui « aiment se beurrer la biscotte », ceux qui ont trouvé qu’Un balcon sur la mer était « bof kom comedi kan mm ^^ » ainsi que ceux qui ont vu leur premier film en N&B (The artist) au ciné grâce à cet homme : le Duj’.
A ma gauche, ceux qui se prennent pour Danny Ocean quand ils entrent dans le Casino de La Baule, ceux qui combattent l’insomnie par Solaris, ceux qui repensent à En pleine tempête lorsqu’ils embarquent dans un bateau direction Belle-Ile en Mer, ceux qui font genre d’avoir compris Syriana et Michael Clayton, ceux qui n’ont pas vu Batman & Robin, ceux qui ont un budget mensuel de 1500€ pour du café et qui n’ont pas du tout l’impression de s’être fait entuber, ceux qui n’ont toujours pas remarqué que la moitié de sa filmographie se déroule dans les années 40 ainsi que ceux qui ont vu leurs premiers films en N&B (The good german et Good night and good luck) au ciné grâce à cet homme : D’George.
Au centre de ce clivage franco-ricain, on a l’équivalent des électeurs de François Bayrou, il y a ceux qui plébiscitent Omar Sy.
The descendants dans tout ça ? Un bien beau film. Ca démarre comme de l’Alexander Payne, plein de blabla chiant et désabusé, avant d’emprunter la voie d’un George Clooney movie, un genre désormais à lui seul, tout en nonchalance tristoune et élégance charmeuse. Sa femme dans le coma, un mari autrefois distant (D’George) doit redevenir le pilier de sa famille, gérer ses deux chieuses et retrouver l’amant de sa femme. Comédie dramatique bien comme il faut, The descendants se distingue par la justesse de son trait en croquant avec pas mal de finesse chacun de ses persos. On regrettera juste l’émotion un peu forcée du film avec ses gros plans sur le visage de la comateuse – qui me rappelait trait pour trait la tête des spectateurs à la sortie de Hugo Cabret. Quant à Clooney, il fait le taf, il a la patte d’oie des grands films et une mine tantôt canaille tantôt éplorée qui rappelle… celle du Duj’ dans The artist.
Au fond, chez ASBAF comme ailleurs, on s’en tamponne autant que ta copine un jour de menstruations. Dujardin, Clooney, ce sont deux excellents acteurs, à quoi bon les départager, c’est comme si on cherchait à savoir qui de L.M. ou moi a la plus grosse.
C’est moi.

Les 11 commentaires idiots

  1. C'est toi? On verra ça ds la baignoire.

    J'suis d'accord avec toi concernant Jean Du et Georges What Else, et aussi pour le film. Merde, ça ressemble pas déjà un peu à une histoire d'amour chiante ?

    Par contre, pour le césar, c'est le stratège. C'est certain.

    Merci, et aurevoir.

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  2. Ah ahah ahhha hhha
    Bon aux Amériques, on appelle pas ça des césars mais des oscars.

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  3. Si je peux me permettre, on peut douter de l'existence du terme "Bouillaver", mais il faut au moins le conjuger proprement...

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  4. Je proteste, L.M. c'est The Greatest

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  5. La vanne sur Morano est bien entendu savoureuse. Le reste de l'article est bien construit et agréable. Ce que le film n'est pas forcément.

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  6. @pepito
    de même que chourave, entrave et marave, par exemple, bouillave est un verbe à l'infinitif.
    ex: Je vais marave le raclo qui m'a traité ma darone

    Après, c'est une question de vocabulaire, n'eut il pas fallu faire usage du verbe marave, ou y a-t-il une connotation anale dans le titre?

    Ce qui venant de l'auteur, m'étonne...

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  7. Megamonsieur02/02/2012 22:08

    Vincent vient de signer la plus belle chute d'article de le Internet.

    Bravo, et merci.

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  8. Ouais, The descendants c'est vachement bien. Et si vous voulez je peux vous départager : envoyez-moi une tof' de vos teub' et je vous dirai qui a la plus grosse.

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  9. Rappelons tout de même que cet oscar n'a pas seulement deux nominés, il y a aussi Gary Oldman pour "la taupe", Brad pour Moneyball et l'inconnu qui risque de suprendre: Demian Bichir. Donc les chances de Duj' ne sont pas de 50% mais plutôt de 20%. Perso, je suis pour Gary, j'ai rien compris dans le film mais ce Gary-là, j'aimerais le revoir dans d'autres films.

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  10. Vincent avait déjà vu juste concernant DSK. Cela signifierait il que Bayrou gagnera les présidentielles?

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.