28 sept. 2011

LE P’TIT GIBUS M’A PECHO EN D.P.

Alors qu’une bande de tromblons parisiens se sent pousser une paire d’ovaires collective qui les oblige visiblement à mener des combats de l’extrême tels que “Si tu m’appelles Mademoiselle, je ne fais plus la vaisselle”, chez ASBAF on a des problématiques autrement plus importantes, comme par exemple établir la comptabilité de notre trafic de roumaines ou accueillir les nouvelles adhérentes à Mi-putes Mi-soumises, notre sous-branche de formation de lapdanceuses – à qui l'on verse des salaires d'homme. Ou encore nous rendre au cinéma pour vérifier la qualité des tout derniers produits en tête de gondole.
Tu te souviens sûrement de La Guerre des Boutons, un film d’Yves Robert sorti en 62, adapté d’un roman du début du siècle dernier. Ca relate de bons souvenirs franchouillards de l’époque où ton ado de grand-père mettait gentiment sur la tronche de ta grand-mère à coups d’épée en bois et de seaux de merde. Seulement, entre 62 et 2011, la loi est passée par là, et même les cons ne sont censés l’ignorer. Quand j'ai entendu que la Guerre des Boutons tombait dans le domaine public, je me préparais à ce qu’un grand malheur s'abatte sur le ciné français. Pas deux. Ouaip, c’est deux remakes de La Guerre des Boutons qui sortent au ciné au même moment.

Pour bien les différencier, faut simplement garder en tête qu’il y en a un sans Kad Merad. Il est sobrement intitulé La Guerre des Boutons, by Yann Samuel, avec Mathilde Seigner. C’est celui que je suis allé voir en premier. Ca commence et la salle découvre avec effroi que Lebrac, le chef du Longeverne-crew, est interprété par un chiard de neuf ans tout sourire dehors et élevé à la playstation 3 : tu sens direct qu’on va te faire bouffer un yahourt périmé. Les enfants se battent dans la joie, le sida n’existe pas, on a quand même envie de saigner Mathilde mais P’tit Gibus sort ses conneries pipous, il fait beau dans cette Provence sans souci, les habitan... Eh, attendez une seconde les mecs : où est le drame de ma Guerre des Boutons ? Où sont les torgnoles, les fugues, les humiliations ? Tout est si gai et édulcoré dans ce putain de bisounours-movie qu’on sort du cinéma complètement fou, l’œil aux aguets, prêt à trouver P'tit Gibus pour lui foutre un CBR (coup de boule rotatif).
J’ai donc vu cette version et ai refusé catégoriquement de me taper l’autre. La curiosité l’a finalement emporté, je voulais voir comment il était possible de foirer davantage un remake, outre la présence de Merad au casting. La Nouvelle Guerre des Boutons est pondu par le mec qui a fait Les Choristes, featuring Laetitia Casta et la bande d’acteurs bankables merdeux du moment. Dans cette version, P'tit Gibus a une tête à claque et la progéria, si bien qu'on n'a qu'une envie, c'est que Jugnot exécute un tour de magie qui consisterait à le faire disparaître dans son fondement pour la durée du film. Dans les séquences, le film colle davantage a la version de 62 ; c'est pourtant complètement raté. Alors ouaip, Laetitia Casta joue aussi bien qu'un vélux, mais on peut pas lui attribuer ce ratage : c'est simplement que le film se passe en 44, pendant l’occupation. Au début, innocent et con, je me dis juste qu’ils étaient vraiment contraints de nous foutre un background larmoyant pour compenser le ratage du drame qu’ils avaient pondu. J’ai arrêté de rire lorsque j’ai compris l’importance que ce background prenait au fil du récit, jusqu’à en devenir le centre.
Kad Merad, père de Lebraquemard, ainsi que Canet, Jugnot, Casta et chacun des autres piliers du village se trouvent être des résistants courageux ayant pour mission de sauver une pauvre petite fille juive des griffes des méchants nazis. Ouaip, d'ailleurs je viens de te spoiler pour être sûr que tu n'iras pas le voir. C'est donc un genre de revival cinématographique à gerber du résistancialisme gaulliste parfaitement calibré pour la salope de ménagère. Sans déconner, même les enfants du film deviennent antifas. Love united mes frères, alors c'est sûr, en sortant t’as un peu l’impression d’avoir financé les prochaines bombes au phosphore que se prendront les Palestiniens dans la tronche, mais bon, entre nous on s'en branle large, ces prolos sont voués à disparaître de toute façon, c'est l'ONU et Obama qui l'ont dit.
Si je puis me permettre, prévenez-moi à l'avance la prochaine fois, histoire que j'emmène ma kippah, mes mouchoirs et mes bons sentiments avec moi. Bise aux lectrices.

Les 6 commentaires idiots

  1. La fureur de Tsahal vous écrasera comme de vulgaires insectes.

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  2. Excellente critique, la mienne est là :

    http://viridinia.blogspot.com/2011/09/la-guerre-des-tous-bons.html

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  3. Je ne vous chie pas dessus mais sur ces deux remakes simultanés.

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  4. 'tain mais vous avez rien d'autre à foutre que d'aller voir des films de merde... faut arrêter de s'astiquer la nouille les mecs.

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  5. Dommage la critique état plutôt juste - car oui La nouvelle guerre des boutons est une grosse bouse et un insupportable braquage émotionnel au pathos puant - jusqu'au dérapage final gratuitement et surtout insidieusement antisémite...

    Est-il bon de rappeler que Baratier n'est pas juif et que le film a un financement français!

    Et de ne pas confondre la Shoah et la situation actuelle au Moyen-Orient en un amalgame aussi stupide que douteux - peu importe d'ailleurs ce que l'on peut penser du conflit israélo-palestinien et des responsabilités de chacun...

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  6. Attention bonhomme, tu fais dans l'antisémitisme primaire ! tu aura Gérard Darmon sur le dos.

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.