21 mai 2011

MOON : SPACE OPERA ORBITAL

Pendant que tu lis tranquillement cet article, confortablement installé avec ton laptop (un mac pour les pires d’entre vous) sur les genoux en train de te bruler les gamètes parce qu’il surchauffe (l’obsolescence programmée aura au moins servie à ça) sache bien qu’on a toujours toutes les difficultés du monde à refroidir les réacteurs 3 et 4 de la centrale de Fukushima et les fesses de ta sœur. Avec une actualité comme ça, si un des financiers cinéastes d’Hollywood n’a pas la super idée de recycler la thématique de la quête de l’énergie alors c’est que toute mon éducation marketing cinématographique est à refaire. Pas de bol pour Moon, pas assez hype à l’époque, il n’aura été gratifié que d’une sortie discrète en 2009 et « d’un direct en dvd » en ce qui concerne la France. Dommage, Moon est un film d’une beauté intense, une beauté irradiante partageable par tous, de quoi au moins vous aussi vous faire entrer vos petits cœurs en fusion.
Moon, réalisé par Duncan Jones (le fiston de Bowie), est un film en gravitation qui a subi la force d’attraction de nombreux genres et artistes : Kubrick quand l’histoire nous montre l’homme et l’outil dansant sur le même pied, Orwell pour les visions spatiales à faire pâlir de jalousie le directeur de la photo au Data Control Department de la NASA et aussi K Dick, ressurgissant quand ce que l’on pensait n’être qu’un simple film de SF devient une sorte de thriller paranoïaque et conspirationiste. Difficile donc de classer Moon. L’histoire par contre est la portée de tous, c’est AREVA Lunar Industries qui a trouvé l’énergie propre de demain sur la lune et qui l’exploite pour fournir 70% des besoins énergétiques de la planète.

Et c’est Sam Bell qui se tape la salle boulotte. Le film retrace la dernière ligne droite de son contrat lunaire de 3 ans, complètement seul à faire tourner le complexe qui récolte la précieuse source d’énergie. Dans sa tâche, Sam est aidé par Gerty, une IA sympa mais qui ne sera jamais aussi chaleureuse qu’une assistante de direction en quête de promotion. Pour agrémenter encore la difficulté que Sam éprouve de part son statut d’Hermite, sa femme restée sur terre est vachement bonne. A ce train la heureusement qu’il lui reste la satisfaction d’être le seul homme de l’univers à pouvoir se branler sur la lune : « une petite passe pour l’homme » comme disait Armstrong. Bref tout ça pour dire que Sam est très at-tachant et qu’on prend grave son pied à le voir coha-biter (pour paraphraser le rut du crapaud) avec l’intelligence artificielle de bord. Il faut dire aussi que niveau acting ça envoie du lourd. Le personnage interprété par Sam Rockwell, seul acteur du film rendez-vous compte, occupe l’écran comme Desproges noircirait des pages, avec une volubilité jouissive et un putain du talent.
Du côté de la réalisation c’est un double miracle. C’est beau, léché, l’esthétique est différente de ce qu’on a déjà vu avec ce genre et surtout on sent que Duncan Jones n’a pas pu faire autrement : le film est un one-shot viscéral. Chaque plan de Moon répond à une obsession : une dénonciation très froide du travail mais finalement encore bien trop humaine pour rivaliser avec que ce que vous subissez 50 heures par semaines (chez ASBAF on table plutôt sur 35 whores par semaines, notre côté gauche « DSK »). Pour emballer cette réalisation impeccable, quelques notes de musiques suffiront. Quelques notes mais pourtant vous savez déjà que cette mélodie viendra vous hanter toute votre vie.
Sans éclipser ses prédécesseurs Moon s’extirpe sans mal de ses références pourtant adorées et vénérées. Un très bon premier film de ce réalisateur, un objectif Lune parfaitement atteint.

Les 4 commentaires idiots

  1. Excellent article, on en sauterait par la fenêtre si cela pouvait nous permettre de voir le film plus rapidement.

    P.s:Finalement, le plus marrant dans vos critiques, ce sont les tags que vous mettez. Vous devriez faire un "cherchez l'intrus" à chaque fois.

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  2. C'est la première fois que je viens sur ASBAF. Après deux ou trois critiques auxquelles j'adhérais plus ou moins, j'ai eu peur lorsque que j'ai vu que Moon faisait partie de votre répertoire. Mais heureusement, comme le promet votre annonce, dans tout ce gras ressort parfois du bon goût ! Moon est un excellement film. Sam ROckwell est un acteur que j'aime à chacun de ses films un peu plus. Il choisit bien ses personnages qui ont souvent le point commun d'être d'une manière ou d'une autre un peu paumés... (voir notamment "Choke"!)Il est surprenant que Moon n'est pas bénéficié davantage de soutien (financier) pour une sortie européenne. Mais pour preuve de sa qualité est que sa renommée se bâtit par le bouche à oreille (un peu comme la syphillis).
    Bref, un bon film à voir !

    En conclusion sur votre blog : y'a du bon, du piquant, même si je n'adhère pas toujours à vos positions campés. MAis surtout, nos avis vous vous en battez la courge et c'est ce qui donne à votre blog son style, donc continuez à vous marrez.

    @segolene :1)dsl pour ton prénom. 2)pour le tag "arbeit macht frei" regarde le film, tu comprendra mieux...

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  3. Ce film merdique a un gros problème de scénario. Si les mecs ont la technologie pour cloner des gars à volonté, quel intérêt de lui faire croire qu'il a une femme qui l'attend et compagnie? Pourquoi ne pas le conditionner à faire son boulot comme un bon petit ouvrier nord-coréen tout simplement? Si le mec est tout seul sur la Lune et qu'il a jamais vu personne de sa vie, pourquoi se faire chier à faire naître des émotions en lui? Le DRH de la compagnie qui exploite les ressources de la Lune est un sacré con. Au final, cohérence du film : 3%. Nul.

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  4. LOL. Pendant que tu te creusais la tête avec des questions existentielles j'étais probablement en train d'avoir des relations sexuelles.

    Je vais te répondre petite pute, ça coûte cher de former des employés de nos jours, tu ne le sais probablement pas puisque tu bosses en interim, mais l'expérience est la valeur ajoutée la plus appréciable d'un employé pour les grandes compagnies. D'un point de vue Knowledge Management Lunar Industriz c'est des génies. Voilà et le DRH n'a rien à voir la dedans donc tu pues encore plus.

    Si t'as d'autres questions...

    Bisoux.

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.