21 déc. 2010

THE TOURIST : ON Y EST ALLE EN TOURISTE

The tourist est le remake du plus shitty thriller français de l’année 2005, voire de la décennie si ce n’est du siècle : Anthony Zimmer starring Yvan Attal en escroc interplanétaire (ou pas, c’est l’enjeu du film) et Sophie Marceau en femme fatale (ou pas, mais a priori c’est admis d’office). On ne va pas se chercher d’excuse, le film sentait la bouasse, il neigeait dehors, la séance fût donc du pur tourisme et puis écrire un papelard sur le dernier film d’Angelina Jolie promet à ASBAF plein de clics notables issus de google. Histoire de changer des récents "papa se branle", "j’adore avaler la merde" et autre "se branler avec un sac plastique".

Avec son pitch en carton – un quidam tombe sous le charme d’une poule de luxe prêtant ainsi (malgré lui) ses traits à un insaisissable escroc afin de duper les douchebags d’Interpol – Anthony Zimmer a séduit les Américains. Au point que ces derniers confient au scénariste d’Usual suspects Christopher McQuarrie, pas un analphabète pourtant, la complexe adaptation du scénario original : renommer Anthony Zimmer par Alexander Pearce. Le reste n’est qu’affaire de production, marketing, appel d’offre, image de marque et tout ce qui touche de loin ou de très loin au cinéma : convoquer deux stars hollywoodiennes pour crédibiliser cet espionnage bac moins 5.
« Méfiez-vous des apparences », c’est en substance la morale de The tourist. Conseil pas si con que ça au regard de la conception de ce remake : si en surface le film est aussi lisse qu’une feuille de PQ, en amont et backstage ça s’est méchamment mis sur la tronche. Avant d’échouer à Johnny Depp, le rôle principal est passé entre les mains de Tom Cruise puis entre les cuisses de Sam Worthington. Je vous explique. Question réalisation, si Lasse Hallström (le type qui a pondu Hatchi - le biopic du chien de Richard Gere) a rapidement lâché l'affaire, Florian Henckel von Donnersmarck, tout juste auréolé de ses Oscar et César du meilleur film étranger pour La vie des autres, s'est quant à lui ardemment cramponné au projet. NDLR : pour alléger la review, nous omettrons désormais les voyelles du patronyme du réalisateur et l’appellerons FlrnHncklvnDnnrsmrck pour des raisons purement pratiques. Si ça n’est donc pas Sam Worthington que vous voyez à l’écran bondir pieds nus de toit en toit vénitien, c’est en partie grâce au metteur en scène allemand. En effet, suite à de nombreux "différends artistiques", FlrnHncklvnDnnrsmrck a sournoisement quitté le projet pour mieux faire dégager Worthington du plateau et ainsi reprendre les rennes de The tourist. Sacré FlrnHnckl' va.

Notons que la France co-produit gracieusement The tourist avec nos impôts. Outre dans un Paris d’une propreté mirobolante, Angelina a eu grand plaisir à balader son petit cul dans nos gare, métro et train. Pas avare, notre beau pays enneigé a également injecté dans la séquence parisienne du film nos plus grands talents hexagonaux : un acteur du service public (Bruno Wolkovitch from PJ), un rebeu pour la discrimination positive (Mhamed Arezki from Les bleus) ainsi qu’un branleur dont la longévité dans le circuit inquiète de plus en plus (Clément Sibony from… pas vu ses films). Cet instant de glamour cinématographique vous a été présenté par le jambon sans couenne Fleury Michon.
Le reste du film consiste à alterner les scènes de séduction et les poursuites en bateau dans une Venise de carte postale. Avec son esthétique de spot de luxe pour du parfum discount, The tourist a d'abord pour vocation de faire reluire l’image de marque des valeurs marchandes hollywoodiennes : Angelina fait sa Grace Kelly, Johnny imite Pierre Richard, tout le monde y trouve son compte et chacun peut continuer de vendre des posters à son effigie. Ensuite, venant d’un cinéaste pour lequel Télérama bande encore et toujours, ce bien nommé FlrnHncklvnDnnrsmrck, le film se doit d’avoir un semblant d’intérêt culturel : j’y ai décelé quelques références à La main au collet de Hitchcock ainsi qu’un chouilla de Panthère rose période Blake Edwards (rest in paix mec) et euh c’est tout.
The tourist repose en fait sur le principe-même du tourisme : un attrape nigaud.

Les 11 commentaires idiots

  1. Un film que je n'irai pas voir au ciné... ça ne me dit rien du tout...

    Merci pour ton com. Permettez que je place un lien de votre blog vers le mien...? Je connaissais déjà votre site depuis quelques temps. Merci

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  2. De toute façon j'avais pas l'intention d'aller voir un film sponsorisé par (attention) MSN, 20minutes et RTL. Avec de surcroît des superstars qui font partie de mon top 10 de "ceux que je n'ai plus envie de voir parce qu'ils ont trop joué dans des daubes."

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  3. Faire un bon film en partant d'un thriller pas terrible, n'était pas chose aisée. FlrnHncklvnDnnrsmrck n'a donc pas réussi, et offre un film ultra classique et plat. Même Johnny Depp ne convainc pas en vrai-faux héros. Reste le glamour d'Angelina...

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  4. Vous en avez pas marre de faire des reviews sur Angelina Jolie ? Arrêtez un peu de vous masturbez au cinéma

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  5. C'était soit Angelina Jolie soit Marie-Josée Croze dans Un balcon sur la mer. Les hormones ont parlé.

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  6. J'étais juste mort de rire à la lecture de cet article... mention spéciale à Clément Sibony!
    Pour la peine, si j'ai deux heures devant moi, j'irai le voir, histoire de pas mourir idiot!

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  7. Réaction étonante de ceux qui n'avait pas vu le premier pour comparer. "C'est tellement pourri, que c'est forvément de la parodie comique, surtout venant du réalisateur de La vie des autres"... j'avoue que j'ai du mal à y croire.

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  8. Pour ma part, j'ai encore trouvé plus de qualités à ce film que de défauts. Le truc c'est que j'ai jamais vu Anthony Zimmer et que je suis allé voir The Tourist sans rien savoir dessus. Donc ce fut un belle surprise pour ma part. Le film souffre de pas mal de clichés, des courses-poursuites qui manquent de rythme et d'originalité, mais j'ai adoré les deux acteurs et l'humour assez présent. Pas le film de l'année loin de là, mais un très bon divertissement, j'ai pris beaucoup de bon temps.

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  9. Je connais quelqu'un dont le frère a travaillé sur le film. En post-prod, ils se sont rendus compte qu'il y avait de nombreuses scènes qu'il fallait retourner car ça passait pas. Mais ils ont calculé le coût de l'opération et ont réalisé qu'il y en aurait pour 8M$ alors ils ont décidé de le laisser comme ça. Par contre, certains producteurs ont demandé à ne pas apparaître au générique.

    Cela veut tout dire.

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  10. Perso j'avais bien aimé Anthony Zimmer. Mais j'entendais tellement de mal sur The tourist que j'ai voulu en savoir plus moi-même. Et bien ça n'a pas raté c'était vraiment le navet de l'année, je n'aurais pas imaginé qu'on puisse faire aussi nul (disons que je ne suis pas une grande habituée des films d'action US avec Angelina Jolie ou d'autres dedans non plus). Sinon, j'aime bien votre phrase de conclusions. Bonne continuation

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  11. Au final il aura fait pas mal de merdes le Depp ... Et maintenant, vla qu'il quitte le Paradis.

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.