21 août 2010

EXPENDABLES : AMICALE DE BRISEURS DE NUQUES

T'es là, peinard à ton bureau, dans la salle de rédac d'ASBAF, à surfer sur le web, googlant tranquillou chinese girlfriend pooping on stepfather's kitchen, quand soudain ton collègue L.M. se pointe pour t'apporter ton courrier des lecteurs. T'es excité, c'est normal tu commences juste à bosser pour ce shitty blog, tu en découvres encore les arcanes, et tu demandes malicieusement "Alors qui m'a écrit ?" Ce à quoi L.M. te lâche un viril "Que ta mère !" qui ne manque pas de faire démarrer Akwell au quart de tour, lancé dans un impressionnant mime de doggystyle acrobatique mettant a priori en scène ta mère avec un cheval. Et Thomas de surenchérir par un envoi carabiné de souris d'ordi dans tes gencives. Tu te demandes alors comment, dans un tel boxon, tu vas bien pouvoir pondre ton article sur The expendables, le film que t'as owné tellement tu voulais le critiquer. Puis tu te dis que t'es trop con, le film se rejoue là, sous tes yeux. Chaque foutu jour.
The expendabeulz réunit encore plus de testostérone et encore moins de Q.I. que notre salle de rédac : tout ce que le cinéma d'action de ces trente dernières années a compté de gloires est à l'affiche du film de Stallone pour un ultime tour de piste. Pour tourner la page d'un cinoche qui a disparu en même temps que les vidéo clubs : l'action movie calibré 80's. Mot d'ordre de la troupe : tout faire péter. Une dernière fois. Et comme il faut. Avec une dizaine de messieurs Muscles dans la même pièce, on n'est pas prêt de savoir qui de Balzac ou Proust a la plus grosse : l'ambiance carbure plutôt à la vanne sur les Chinois. Une ambiance rutilante et déconneuse de mâles par essence, par nature, par habitude mais qui, au fond d'eux, connaissent l'issue de cette parade suprême : raccrocher les gants. Alors n'en déplaise à Baudelaire, il y a du spleen dans le film de baston de l'été.
Surfant sur sa cote de popularité boostée par les come-backs successifs de Rocky et Rambo, l'ami Sly décide de réunir ses camarades qui furent, comme lui, des têtes de gondole chez Video future. Dans ce jeu de la biscotte maousse se croisent icônes (Bruce, Arnold et Mickey), stars émergentes des années 2000 (Statham et Li) et ex-catcheurs abonnés au direct-to-dvd roumain (Lundgren, Austin, Couture et Crews). TOO MANY DICKS ON THE SCREEN. L'esprit Planet Hollywood renaît de ses cendres et la distribution de mandales peut reprendre son cours. Mais quitte à bouffer du gras, autant prendre la ration complète. Malheureusement, Stallone a essuyé quelques refus et non des moindres. Steven Seagal ? En bisbille avec le producteur. Wesley Snipes ? Pressenti. John Cena ? Oublié. Kurt Russell ? Pas intéressé. 50 Cent ? Pas retenu. Jean-Claude Van Damme ? "Sly, tu devrais faire un autre film. Tu devrais jouer un prêtre qui aide des Latinos." Véridique.
Quelque part entre Les douze salopards de Robert Aldrich et Les chiens de guerre de John Irvin, le film-hommage de Stallone kick des ass pendant deux heures. Et avec style. Nerveux et pétaradant, The expendables aligne des scènes de fight à faire passer Le dernier maître de l'air pour une bluette. La force du bouzin repose également sur sa symbolique mythologique : "Pour un être un héros, tu dois souffrir. Tu dois être vaincu pour mieux revenir. Tu dois traverser l'enfer de Dante ! Alors seulement tu as le droit d'être un héros", soufflait Sylvester à Jason sur le tournage. Bien placé pour méditer sur la vie (il a connu la galère du débutant, la consécration de l'underdog et la déchéance de la figure herculéenne), l'interprète de Judge Dredd livre un beau regard sur la condition du héros face au sacrifice - c'est pas pour rien que "expendable" signifie "sacrifiable militairement parlant". Car oui le film, plus que cette machinale démonstration de force, n'est finalement rien d'autre qu'une fable martiale, une leçon de sagesse à la Sly. Hé ouais. Et si un budget de 80 millions de dollarz ça fait cher la philosophie stallonienne, The expendables vaut bien par contre ses 9 abusifs euroz.
AUSTIN : "Combien t'as d'hommes avec toi ?" STALLONE : "Que ta mère !" Sous mes yeux, putain, sous mes yeux !...

Les 21 commentaires idiots

  1. "à faire passer Le dernier maître de l'air pour une bluette" => trop gentil avec el maitre de l'air :P

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  2. certes le principe est jouissif, mais ils auraient pu allé beaucoup plus loin dans la violence et surtout faire un effort au niveau des effets spéciaux, et ça manque de gamins balancé dans les flammes comme le dernier rambo

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  3. Gentillesse obligatoire avec les films handicapés.

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  4. Les effets spéciaux au rabais amplifient le côté old school. Mais même dans les années 80 ils avaient de meilleurs trucages pour les flammes ! Parce qu'à la fin on a vraiment frôlé le ridicule.
    Et il manque aussi les bandanas.

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  5. Ouaip, voir Terminator 2 pour une leçon d'effets spéciaux.

    Sinon j'attendrai que le film sorte en VHS pour aller le louer au vidéo club et le regarder sur ma vieille télé cathodique, histoire de se sentir comme au bon vieux temps.

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  6. Sur mon minitel ils disent que la VHS sera en pré-location d'ici 10 mois.

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  7. Je voudrais ajouter que de nombreux faux raccords y ont été insérés, les retrouverez vous, tout comme le nombre d'incohérences (les copains secourent Sly en arrivant par on ne sais où, surement le plafond).
    Et puis de la qualité de dialogues avec: Lâche ton arme ou je lui tire une balle dans l'oeil.

    DU CINE DE QUALITAY

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  8. Anonyme, mais Anonyme, le seul, le vrai, l'unique.

    Y'a un truc que j'ai pas compris, en quoi ça vous ressemble ? Par rapport à la testostérone, à la tentative de dépasser 37 de Qi à vous 4, à qui à la plus grosse dick...?! En tant que lecteur fan de petite action digne de The expendabeulz, je m'interroge.

    Sweet kiss à ta mère

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  9. L'odeur de transe animale dans la salle de rédac aussi.

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  10. C'est sur que depuis que Vincent est parmis vous, vous avez du découvrir la transe senteur huile végétale.

    Sweet kiss for your noses

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  11. Huile BIO steuplait, c'est tout de suite plus agréable dans les narines.

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  12. Je me suis souvent dit que stallone avait le cerveau dans les couilles et était frustré d'avoir été émasculé à la naissance (ce dernier point est relativement normal mais a une incidence particulière si associé au premier).

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  13. genre vous avez une salle de rédac

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  14. Ouaip, chez ta maman, d'ailleurs elle nous sert du jus d'orange pour le quatre heure.

    Et pas que.

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  15. Et au final, c'est qui t'as écrit?

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  16. J'ai bien aimé Grease mais j'ai préféré The Expendables

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  17. Moi j'ai vachement aimé The Expendables mais c'est vrai que Citizen Kane est vachement mieux

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  18. Si on se met à parler des flims avec Stallone alors:

    Demolition Man > Citizen Kane > The Expendables > Grease > Dead Poets Society
    non??

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  19. Tu oublies A bout de Souffle.

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  20. Je n'irai pas voir le film, mais j'ai pris grand plaisir à lire cette critique ! Comme quoi, le cinéma peut avoir des effets collatéraux... Et bravo pour le blog !

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.