15 août 2011

LA PLANÈTE DES SINGES : GARE AU GORILLE

On a tous une bonne raison d'aller au cinéma. Les Juilletistes viennent de rentrer de leurs vacances chez mamie Paulette dans le Cantal, tandis que les Aoutiens ont déjà enfilé leurs moules-boules sous leurs costards-cravates de prolos, avec pour idée d'aller se baigner dans un atlantique frigorifié entre deux cuites carabinées à St Jean de beaufs. C'est beau un vacancier. C'est con surtout. Aujourd'hui je vous file un tuyau pour vous mêler à cette chienlit de basse france. Et oui, vous faites partie de l'élite à lire et apprécier les Aytatollah du cinéma, ainsi donc vous risquez de passer pour des condescendants de premier ordre si vous ne vous rameutez vous dans le premier cinéma de quartier qui se présente. Crachez-y vos euros dûment gagnés et engouffrez vous pour deux heures de grand spectacle Hollywoodien sponsorisé Zoo de Beauval. Sur l'écran argenté défilera le flim au nom à rallonge La Planète des singes : les origines, ou La montée de la planète des singes si vous vous trouvez dans un pays de dégénérés de la langue française.
J'entends déjà les rires sarcastiques de mes deux collègues n'ayant pas aimé le dit métrage. Comparant le flim à Mon amie Joe, à Gorilles dans la brume, et allant même jusqu'à dire qu'il est plus mauvais que celui de Burton, ce qui serait en soit un exploit remarquable. Ils peuvent, je ne prête aucune attention à leurs railleries, j'assume entièrement mon plaisir éprouvé lors de la projection de ce blockbuster animal. Je vais peut être perdre de la street cred' au passage, mais peu importe. Au départ, je croyais aller bêtement voir un flim sur les débuts de la révolution du moyen orient. Avec le journal de 20h, on a du mal à différencier la réalité de la fiction. Mais ici, pas question de roi déchu ou de rebellion lybienne, à la place j'ai eu droit à une mise en bouche des bouquins de Pierre Boulle – avec un double L parce qu'il en a deux –.
Le flim prend place à San Francisco, ou Frisco pour les intimes, où une équipe de chercheurs bossent sur des singes. – Pas « sur » comme on le fait avec des canassons hein, l'autre « sur » comme ceux qui leur peignent le trou de balle pour que vos chères et tendres lèvres obtiennent un rouge pute flamboyant –. Ils s'évertuent donc à trouver un remède à cette satanée maladie dont j'ai oublié le nom, et après plusieurs réussites finalement soldées par de cuisants échecs, le projet est abandonné. C'était sans compter sur le con de Will et son côté Brigitte Bardot. Pris de pitié pour un singineot – un bébé singe – Will décide de le ramener chez lui, tranquille mimile. Les années aidant, César grandit et développe des capacités et des facultés surprenantes. En plus il porte des jeans et des pulls.
Vous vous souvenez de la planètes des singes des années 2000 ? Oubliez Helena Bonham-Carter et Mark Wahlberg, oubliez les hommes vêtus de peaux de singes, oubliez les maquillages et les effets spéciaux à deux balles, oubliez cette catastrophe signée Tim Emo-kid Burton. Ici, accueillez chaleureusement James 127 Franco, Freida Slumdog Pinto, Andy Gollum Serkis et John Trinity killer Lithgow emmenés par Rupert Wyatt. Le scénario est simple et c'est probablement ce qui fait sa faiblesse. Pourtant le script est travaillé et détaillé à la différence de ses congénères des studios kainris. Toutes les idées amenées sont traitées jusqu'au bout, même si parfois bâclées dans la démarche de traitement. On apprécie que chaque détail ou scène serve véritablement le scénario et pas simplement à rallonger de 45 minutes chiantes comme la mort. Avec une paire d'heure de pellicule, le flim vous porte de part en part sans que vous ayez eu à un moment l'impression de vous ennuyer. C'est pas non plus le flim de l'année, hein, n'allez pas croire ça, mais ça a le mérite de ne pas être qu'un divertissement abrutissant au budget pharaonique – ta mère – qu'on oubliera une fois la salle quittée.
Quelques bonnes idées sont amenées ici et là, mais la réalisation est mal adaptée pour permettre à son public écervelé d'en apprécier les qualités. Quand le spectateur devrait comprendre une once de ce scénario cousu de fils blancs, il rigole et sort des « whaouh comment le clébard il a flippé sa mère ». Les singes semblent bien plus intelligents que le public croyez-moi. The Rise of the planets of apes n'est pas qu'émerveillement et riches idées, il y a deux ou trois trucs légers notables. J'ai ri aux larmes lors de l'évasion de César, même Scofield était plus crédible c'est dire. De plus, comme dans beaucoup de flims les responsables des cgi ne savent pas compter : quand 25 singes s'échappent d'une fourrière à primates, en plan large ils se trouvent être une grosse centaine. La scène presque finale de l'hélicoptère quant à elle est tout bonnement risible. Et puis, si vous ne le saviez pas, on apprend deux choses. La première, si une invasion de singes venait à arriver, SF est sûrement la ville la plus facile à investir : 500 primates arrivent à retourner une ville de 800 000 habitants en 20 minutes. Plutôt balèzes les macaques. La deuxième, les singes sont rancuniers, les faites pas chier ou vous allez y passer.
En étant complètement franc, on peut pas non plus dire que les acteurs soient excellents. Leur peu de présence à l'écran ne suffit pas à garder de prestations mémorables. Franco est à son habitude ni trop bon ni trop mauvais. Pinto ne sert à rien d'autre au réal que lui permettre de cocher la case du cahier des charges made in Hollywood : la copine potiche et bonnarde. Tom Drago Felton n'a toujours pas la gueule de l'emploi. Le jeune homme donne un jeu similaire à celui qu'il avait dans Potter 7.2 et se trouve être autant expressif qu'une tranche de foie de veau peut l'être. Le seul à tirer son épingle du jeu, c'est Serkis. Spécialisé dans l'art du déguisement et du changement de personnalité, on peut dire qu'il intégre parfaitement la typicité de son personnage et singe parfaitement le rôle de César. En dehors de ça, gros point positif côté CGI, MOCAP et toutes ces conneries. Moi si critique sur le sujet, je n'ai rien trouvé à redire, les animations sont bien foutues – les potes – le rendu est largement au dessus de mes attentes et le flim propose probablement le meilleur résultat de la mocap au cinéma. Même Spielberg et Jackson ne semblent pas avoir fait mieux pour leurs adaptations des aventures du journaliste homo-zoophile belge.
Malgré les incohérences de scénario et les quelques faiblesses notables de réalisation, le flim s'en tire plutôt bien et rentre pour ma part dans la catégorie des bonnes surprises de l'été. Bon allez, assez ri, c'était trop intellectuel pour moi, je m'en vais voir Les Schtroumpfs.

Les 6 commentaires idiots

  1. Mouais, je reste convaicu que Mookie > Mon ami Joe > La Planète des singes les origines.

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  2. MDR ! mais je partage ton avis. Bonne surprise malgré bien des défauts

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  3. On envoie Joy Starr, deux balles dans l'singe, shit's done.

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  4. CONNNNARRRRDDD de petit singe de merde. cf ADQ

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  5. C'est pas le meilleur film de l'année mais ça s'en rapproche dangereusement ! Oui, Pinto sert à rien, oui, le gros faux raccord du plan large se voit à 4km, oui, les acteurs sont pas exceptionnel (pas facile pour Lithgow de passer d'un rôle de tueur qui lui colle à la peau dans "Dexter" à un rôle de gentil papy qui perd la boule), mais ce film à quand même de la gueule !

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.