29 janv. 2011

SE FAIRE CHIER DEVANT UN EASTWOOD

Après les reviews de Somewhere et de 127 Hours, on aurait bien dit que ce webzine pourri était condamné à ne parler que de films chiants. Heureusement que Vincent a breaké le combo avec The Green Hornet parce que j'arrive avec un autre film imbitable. L’autre jour, donc, j’ai posé mon train devant Au-Delà (Hereafter), le dernier Clint. Ca dure deux-heures neuf, soit sept mille sept-cent quarante secondes si t'avais pas séché les cours de maths ou que t'as une caltos. C’était tellement long que j’aurais préféré perdre mon temps à faire un montage powerpoint des photos d'accouchement de la chiarde de Rob Gordon (le critique chiant, là), featuring lui-même se massant la prostate avec un smartphone sur la plupart des photos. « Attends démerde-toi encore deux secondes chérie, je suis en train de tweeter une photo de ta chatte béante pour ameuter du follower ».
Le vieux Clint n’a plus d’idées. Le film s’ouvre sur une île moche où une frenchie, Cécile de France, se balade tranquillement en achetant des babioles aux prolos du coin histoire de laisser sa trace de pneu sur le PIB local, jusqu’à ce qu’une vaguelette de 40 mètres de haut vienne rafraîchir les idées aux locaux, leur disant implicitement qu’ils auraient peut-être dû immigrer en Europe et venir chanter en slave dans le métro sur fond d’accordéon commerce équitable. Enfin dans la suite dans le film on a un passage sur les attentats du métro londonien donc tout doux quand même. Remarquez qu'en général, le terrorisme et les catastrophes naturelles flinguent juste les pauvres... fascinant comme le monde s’autorégule. Tsunami, Al Quaïda, c’est souvent le problème avec les films qui intègrent de l’actu shocking : d’une, ça montre qu’on s’est pas trop cassé le cul sur le scénar et de deux, le spectateur n’en a rien à secouer de voir au ciné ce qu’il a déjà vu au vingt heures. Suffit de voir les dernières saisons de South Park : les types n'ont plus d’idées alors se sentent obligés de foutre à chaque fois les Mouslimz, le sida, Obama ou n’importe quel autre chien écrasé sorti du NY Times. Pourquoi faire un effort vu que ça fait vaguement marrer le péquin moyen.
Arrive Matt Damon. J’aime plutôt bien Matt Damon, mais le voir dans la peau d’un ouvrier, casque de chantier vissé sur la tête, faut quand même pas trop nous prendre pour des débiles. Ou alors lui et sa tronche à faire frétiller les ménagères doivent prendre le samedi aprem’ pour aller faire du lapdance dans des congrès féministes ou quelque chose dans le genre, mais ça, Clint n’en parle pas dans le film. Je ne sais pas vous mais moi, je toucherai jamais une féministe. Il paraît qu’elles ne se rasent pas les aisselles histoire de crier leur émancipation à la face du monde. De toute façon la plupart sont lesbiennes. Pour le rôle de D’Georges, l’übersexuel Damon s’est laissé pousser les poils d’aisselles (a priori) mais ça ne suffit pas à convaincre ; heureusement, il n’est pas qu’un simple ouvrier pauvre et chiant comme tous les ouvriers, il a aussi le don de lire ton passé et de voir les morts en touchant tes mains sales. A un moment du film, c’est plus vrai que nature, on y croit à mort : Damon : « Je vois... disons un homme... euh, cheveux bruns. » La Femme, en pleurs : « Oui ! C’est mon père ! » D’Georges, encore plus fort que Procter & Gamble pour enrhumer de la ménagère ; qu’on apporte un prix Nobel et des saladiers de coke à ce monsieur.
Au-delà est un mauvais film. Un peu comme dans Inglourious Basterds, on a des passages avec des acteurs français. Je pense que leur mauvais jeu est délibéré. Le Clint, affalé dans une chaise pliable, a dû passer son temps à gueuler des ordres dans le mégaphone du genre : « Bon alors le "je t'aime" tu me l'exagères davantage steuplait, oublie pas qu'on vise un public de ricains un peu cons donc j'veux que tu me vendes du rêve parisien, j'veux qu'on se prenne une Tour Eiffel dans le fondement quand on t'écoute, vu ? ». En plus d'être chiant, le scénar' est nul. Outre les histoires imbitables de voyance, la plupart des intrigues sont insignifiantes. A la fin du film, les personnages dont on suit le "destin" doivent se retrouver (oui, parce que ça n'arrive qu'à la toute fin du film v'voyez) et chacun a un prétexte mal mis en place pour partir : Pour Damon, on voit une fois que c'est un fanboy de Dickens, donc il part à Londres visiter sa baraque. Pour Cécile de France, c'est une intrigue complètement chiante sur l'écriture d'un bouquin qui l'amène par hasard à venir en Angleterre. On dirait un genre de sous-Iñarritu qui aurait été réalisé pour pas se faire virer de l'aide automatique du CNC - le machin qui fait qu'on se tape une tonne de films d'auteurs moisis par an en France ; à deux trois exceptions près qui confirment la règlette dans la gueule.
Voilà, j'avais une conclusion cool, seulement je l'ai oubliée lorsque j'ai remarqué que je n'avais plus de papier toilette. Oui, en fait j'écris tous mes posts dans les chiottes de la rédac'. Ca me permet de faire une allégorie auto-persuasive avec le caca : dès que tout ça disparaîtra dans les abimes du tout-à-l'égout, j'aurai, je l'espère, oublié ce film merdique.

Les 25 commentaires idiots

  1. J'ai baisé ta mère29/01/2011 15:01

    A quand la review de Tron ?

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  2. La partie française est incroyablement frappée par une incohérence totale : d'où une présentatrice d'une quelconque émission politique de 2ème partie de soirée, coiffée comme un plumeau à ménage, interviewant au mieux un pdg d'une usine agro-alimentaire, peut se targuer d'être l'hérégie de Blackberry ? J'ai même jamais vu Béatrice Schönberg vanter les mérites d'un Alcatel.

    J'ai d'ailleurs trouvé le film pourri par un placement de produits ultra invasif (Coca, Blackberry et beaucoup d'autres que j'ai oublié).

    Je tenais à le dire.

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  3. ah ouaip le placement de produit est biiien dégueu, j'ai pas pensé à le noter.

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  4. Nice l'article, peut être un peu trop d'adjectifs, mais ça reste marrant et on comprend que le film est chiant.

    la conclusion est cool !

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  5. Grosse déception ce film...

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  6. L'avantage avec ce genre de nanar poilu c'est que, si on le pose comme étalon, tout le reste de la prod a bon goût, par exemple on peut même en arriver à apprécier la prestation de Colin Farrell dans Les chemins de la liberté, voire le film lui-même, c'est dire...

    Par contre, je ne t'ai presque pas trouvé assez chanmé.

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  7. C'est clair, il est trop naze ce dernier Clint. Blondin creuse sa tombe et le spectateur y tombe. PS @ Vincent : on est deux à avoir remarqué le côté publi-redactionnel du film ^^

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  8. god help us, si clint s'y met aussi, on a pas fini d'en bouffer. c'est qu'il est productif le vieux

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  9. Ca c'est clair que c'est une bonne Tour Eiffel qu'on se prend dans le cul, mauvais shitty mauvais ! ...en même temps Eastwood et mauvais film ça devient synonyme.

    Et alors qui est ce qui se fait Incedies ? Qu'on en finisse une bonne fois pour toute ?

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  10. Clint peut aussi faire des bouses !

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  11. Pkoi, million dollar baby c'était pas déjà une bouse ?

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  12. Et gran torino, à part qu'on voyait plein de jaunes j'en ai aucun souvenir...

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  13. Un très bon site, je suis content d'être tombé dessus via le blog de Cyril (Critique Mécanique).

    J'aime particulièrement le style et le côté décalé des pages, le design du site est tout simplement génial.

    Bien sûr je suis assez rarement en accord avec toutes ces critiques très incisives, car j'attache toujours énormément d'importance aux qualités d'un film qu'à ses défauts. Néanmoins les critiques sont bien marrantes, vous n'avez pas la langue dans votre poche et je prends plaisir à lire des chroniques avec lesquelles je ne suis pas d'accord (Somewhere, Au-Delà entre autres), et c'est quand même rare que ça ne m'énerve pas (bien que je respecte toujours). Bref, j'adore le ton déglingué du site et les commentaires également qui sont souvent aussi secs et marrants que les articles.

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  14. Grosse déception pour le dernier Clint effectivement... Il trébuche le grand-père mais il va se relever :)

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  15. DEBOUT LA DEDANS! Si vraiment c'est trop la crise jsuis sûre que les lecteurs d'asbaf sont prêts à se cotiser pour vous payer une place de ciné, bande de saltimbanques.
    I want an other shitty review!

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  16. Envoyez vos dons ! On revient très vite.

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  17. Bon, si vous me dites que c'est une bouse, alors je réfléchirait deux fois avant de me lancer dans la grande aventure...

    Dites les Connards de l'ASBAF, quel genre de films appréciaient vous donc ???

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  18. Si vous lisez un peu avant, vous découvrirez qu'il nous arrive d'apprécier beaucoup de flims. Si on remonte, dernièrement il y avait Clerks, Scott Pilgrim et Monsters.

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  19. D'accord, désolé, merci pour la petite info !

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  20. Un peu dur. Pas transcendant et très mou du genou, mais pas catastrophique non plus. Les affiches en revanche sont immondes et ultra cheapos.

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  21. Ok, le film n'est pas excellent. La partie sur l'au-delà est assez peu traitée, effectivement bof pour l'intrigue française (Je suis d'accord avec le passage sur le rêve parisien^^), en plus l'histoire d'amour n'est pas crédible entre George et Marie mais la réalisation est bien fichue, et le scénario n'étant pas d'Eastwood, on ne peut pas vraiment lui en tenir rigueur ! Pour moi, il avait besoin de cette parenthèse, c'est tout. Bref, je n'arrive pas à le trouver mauvais ce film !
    Quand je l'ai vu, je ne me suis pas tant ennuyée que ça (possible que j'aime les films chiants aussi :D) et j'avoue que j'ai trouvé George assez touchant (sa visite de la maison de Dickens par exemple !).
    Et Somewhere je ne l'ai pas vu (pas encore !) mais là c'est normal qu'il soit chiant, c'est volontaire puisque c'est du S.Coppola et qu'elle est fascinée par l'ennui...

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  22. Et la critique du film ?
    Il faut aller au delà de la forme, il faut voir le fond.
    Je te conseille (je vous conseille)de faire des études de cinéma. Mais je vous préviens, il faut se taper des centaines de films chiants pour valider tout ça !
    Et puis chiant ne veux pas dire mauvais (simplement qu'on ne l'a pas compris au départ) ;-)

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  23. Bonjour Raphaël,

    alors concrètement, très très concrètement, je n'ai rien à branler de ton avis d'étudiant mongolien.

    Bien affectueusement !

    L.M.

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  24. Un smiley = une insulte et un language putassier.

    Ceci dit le titre de la critique résume à elle seule le film...

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.