24 oct. 2010

UN JOUR VIENDRA

Le chômage, le sida, la pédophilie, les grèves tout ça c'est les roux c'est bien connu. Ta copine te trompe, encore les roux. T’es pressé et t’as crevé un pneu, toujours les roux. Ils sont partout, ils ont même infiltré les locaux d'ASBAF, c'est dire – un et demi sur quatre, les bruns ont toujours le pouvoir don't worry –. Devant la révolution rouquine qui s'annonce dans les méandres de notre société désorganisée, Romain Gavras a choisi de traiter de ce fléau pour son premier long métrage.
Le réalisateur du docu-fiction-rigozlol Les mathématiques du Roi Heenok et de clips controversés prétendus hype chez les pauvres riches nous présente sa dernière folie. Intitulé Notre jour viendra, le flim présente l'histoire de deux rouquemouttes du Nord de la France en quête d'identité, de liberté et de solidarité. Leur voyage les mènera aux confins de la connaissance de soi, avec l’acceptation de leurs folies et leurs natures divergentes malsaines.

Les beaux noms du clinquant Gavras et de la superstar Cassel sur l'affiche étaient plus que tentants, et en a fait la seule raison de voir le flim. Je dois avouer que la compagnie d'un véritable « blond vénitien » à la projection était un petit plus indéniable. A l'affiche, nous retrouvons donc notre Cassel national, toujours excellent et parfaitement dans les cordes de l'esprit creepy de Patrick, quoiqu'en disent certains de la rédac' d'ASBAF qui osent taxer Cassel de toujours avoir le même registre. Derrière les traits du jeune Rémy, se trouve le méconnu Olivier Barthélémy, que vous avez déjà pu entrevoir aux côtés de Vinz' dans L'ennemi public n°1 et Sheitan pour son rôle de Bart. Le rôle lui colle complètement à la peau, et son physique en fait la parfaite victime rousse qu'on a tous connu un jour.
Avec ses longs plans séquences et ses travellings de fou furieux, Gavras fait preuve d'une minutie et d'un professionnalisme exemplaire qui ferait bander l'académie du cinéma pendant deux semaines.
Mais, parce qu'il fallait bien un mais après ces deux lignes d'éloges, Gavras nous transporte dans son délire capillaire chatoyant avec un scénar tiré par les cheveux. De la même manière qu’il aurait pu évoquer l’Eldorado, Romain use du racisme anti-roux pour nous faire part de sa vision nihilisto-punk de la quête d’identité et de la terre d’accueil ressurgie de sa crise d’adolescence bourgeoise.
Dès le début de l'histoire le spectateur se trouve immergé dans les esprits tordus, malsains, et incompréhensibles des personnages présentés. C'est cela même qui donne envie de découvrir la suite logique, de comprendre où le réalisateur nous mène, mais la monotonie et la prise d'ampleur de ce grand n'importe quoi scénaristique nous fait décrocher. On essaye de reprendre prise mais la folie de Gavras est déjà partie dans des sphères bien trop hautes pour prétendre à la rattraper. En clair, une légère déception, puisqu'on était en droit d'attendre plus du réal. Son statut de co-fondateur du collectif Kourtrajmé fait de lui une rockstar au même rang que le collègue Chapiron, mais Kim a lui la décence de ne pas jouer la provoc' (ou le buzz organisé) pour que son film rencontre du succès.

L’un a du talent, l’autre imite.

Les 10 commentaires idiots

  1. Bonne critique =)
    Jsuis bien d'accord, j'ai cherché de la logique et de la consistance pendant tout le film, tout en appréciant quand même.
    C'est pas pour faire ma méchante, mais une critique sans les mots putes, coke, sodomie et éjaculation faciale, ça fait plaisir de temps en temps...
    =)

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  2. "quoiqu'en disent certains de la rédac' d'ASBAF qui osent taxer Cassel de toujours avoir le même registre"
    J'aimerais bien leur nom prénom adresse pour leur faire livrer des putes roumaines pleines de MST.
    ON INSULTE PAS LE MAÎTRE.

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  3. Plus j'y repense, plus je trouve en effet le film à côté de ses pompes tant Gavras semble avoir réalisé une parabole de parabole.
    Par contre, malgré mes réserves sur son film, je le trouve infiniment plus brillant que Chapiron. Gavras possède une certaine élégance tandis que Chapiron reste à mes yeux un réal tout juste efficace.

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  4. Ouaip, personnellement je me refuse à mater ce machin étant donné que la plupart des hipsters de merde de mon patelin vouent un culte idiot au fils Gavras.

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  5. Ça c'est de la critique !
    Constructif, incisif et sans vulgarité gratuite.
    Parce que dire qu'un film est décevant n'est pas forcément donné à tout le monde...
    On pardonnera donc à Akwell sa critique de Twilight, où même s'il a entièrement raison enfoncer des portes ouvertes c'est un peu facile...
    Sur ce, c'est sympa aux tauliers de revenir de temps en temps. Attention, les petits nouveaux s'en sortent bien aussi.

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  6. J'avoue pour ma part avoir très vite décroché. L'idée de départ m'avait séduit, mais tout aussi sec vite saoulé. Bien joué ? bof ! Bien réalisé ? bof ! et j'ai pas mis de gros mot :)

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  7. Le film peut être intéressant, on y découvre un réalisateur complétement fan de Arthur Penn et un humour qui est,c'est vrai, plus tôt malsain.
    Sans être un film génial, je trouve qu'il est presque àgréable à regarder. Même si en matière de road-trip on a déjà fait mieux.

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  8. alors là ! dites moi si je me trompe !
    le message du film est : la mise a l'ecart,le rejet de personnes que l'ont trouvent "differentes" (couleur de peau, de cheveux, poids, religion etc...) en fait des psychopates , des tueurs etc...

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  9. merci @Anonyme pour sa précision, personne ne semble déja y avoir pensé... Coïncidence? Je ne crois pas!

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.