7 juil. 2010

SUR ASBAF, ON FAIT SA FÊTE AU CINÉMA

Bon les tâcherons, la fête est finie, on pose son portefeuille touuut doucement à ses pieds et on le fait glisser sans geste brusque vers les gros bonnets de l'industrie du cinoche : finie la ce-pla de ciné à trois eurodollars, il faudra à nouveau vendre les organes de ses enfants malades pour se permettre d'aller se délecter la face devant les grosses daubes américaines habituelles sur écran 30 par 12 mètres fullHDimaxnumériquesondolbysurround15.1 si c'est pas plus, car on sait tous les deux que t'aimes ça, au fond. Il est l'heure de faire le bilan.

LES TROIS FILMS A LA CON DE CETTE SEMAINE, AVEC DES GROS FLINGUES ET DES VANNES BIEN GRASSES : 
L'Agence Tous Risques : The A-Team is back, you stupid fucks. Bon j'y suis allé pour me vider la tronche et pour trois euros on la fait pas, la tronche. Et, alors que je m'attendais à une daube de première, que nenni : le cast est au poil (Liam Neeson alias Hannibal notamment) et moi tu vois, après genre quatre ans de sevrage en films d'art et essai dans un ciné de quartier fréquenté par une population ayant vu minimum trois ou quatre guerres mondiales, ben c'était une vraie petite mort : cette Agence Tout Risque-la est encore plus badass que Sean Connery torse nu en slibard panthère : ils font absolument tout péter pendant une heure et demi de film, des gueules aux décors (surtout Barracuda, tu t'en doutes), et on se tape les scènes d'action les plus improbables de l'histoire du blockbuster (chute libre dans un tank (!?), ils décident de tirer des obus vers le sol pour le ralentir : o-kay). Bref : on se sent aussi heureux que lorsque qu'on matait Barracuda aplatir des tronches à coups de portière sur M6 à neuf ou dix piges.
Top Cops : Le dernier film de Kevin Smith, un vrai connard qu'on apprécie sur ASBAF (il a notamment pondu les Clerks, Mallrats, Dogma, etc.), même si d'emblée je trouve qu'il écrit mieux qu'il ne réalise. Du coup pour celui-là on flippait un peu vu qu'il s'agit d'un film commandé par la Warner, le premier film que Kev n'écrit pas lui-même, et donc le premier à sortir du "View Askewniverse", l'univers de Kevin Smith où tous ses films se recoupent. Cop Out, en ricain, est un buddy movie featuring Bruce Willis et Tracy Morgan en flics qui aiment la déconnade (forcément). Willis veut offrir le mariage rêvé à sa fille et va devoir le financer en vendant une carte de baseball collector, mais il se la fait tirer au dernier moment (évidemment)... donc ils se mettent à la chercher. Ca aurait pu être nul mais pas du tout, on se marre (du moins en V.O.). Malgré le fait qu'il s'agisse d'un film de commande, on sent la patte du Smith, les dialogues sont fendards et dignes d'un sous-Clerks (c'est déjà beaucoup), les situations connes au possible, c'est blindé de grosses références aux films du genre, truc propre à Smith, et la présence de Sean William Scott n'ajoute en rien à la moyenne intellectuelle du film avec son rôle de voleur au crâne rempli de flotte.
The Crazies : Le titre évoque a priori un film à la con lambda avec genre Cameron Diaz et Ashton Kutcher qui feraient des trucs graaave subversifs pour un public de connasses, mais en fait c'est un film d'"horreur", un truc sur une bourgade paumée des Youhaisses qui va de mal en pis – j'ai toujours rêvé d'utiliser cette expression sur ASBAF – : les gens perdent la tête, ils s'entretuent, etc. On voit le truc à travers les yeux du shérif, a.k.a Timothy Oliphant (aussi shérif dans la série sans intérêt Justified). Ca se mate comme on regarde distraitement le paysage défiler sur un Vichy - Buchenwald : ça passe le temps. Disons que c'est pas foncièrement naze mais ça fera peur à ta petite sœur, quoi.

LES TROIS FILMS TRISTES DE LA SEMAINE, UN PEU MOINS DROLES QUAND MEME : 

Dog Pound : Kim Chapiron, le petit français de chez Kourtrajmé, s'envole aux US pour tourner ce Dog Pound après nous avoir lâché en 2005 un Sheitan sévèrement flippant. Ici, pas de Vincent Cassel dans la peau du diable, mais deux trois quidams pour jouer le rôle de jeunes délinquants qui rentrent en taule pour mineurs. C'est con parce qu'on dirait que Kim montre la violence juste histoire de le faire, le message est bancal sinon inexistant ; en revanche, il s'agit d'une sacrée leçon de réalisation, la maîtrise de la cam est infaillible et plusieurs passages devraient rester dans l'histoire du ciné de zonzon. : on s'accroche à son slip à plusieurs reprises. Mon préféré de cette fête du cinéma, ex-æquo avec...
L'Illusionniste : Le film d'animation de Sylvain Chomet, le film d'animation de cette année voire du siècle à venir. Même si ses Triplettes de Belleville étaient déjà un truc épatant, j'étais loin de m'attendre à un truc si prenant, si lissé, si bien fini... si beau, quoi. L'histoire est en fait signée Jacques Tati, et n'ayant jamais pu se charger de mettre en scène son truc, c'est Chomet qui s'y colle aujourd'hui : dans les années 50, à Paris, un magicien voit sa carrière s'essouffler à vue d'oeil à mesure que la vague Rock, déjà bien arrivée à la capitale, prend le pas sur le spectacle traditionnel. Tatischeff (dont la ressemblance avec Tati est aussi physique) part donc pour le Royaume-Uni histoire de redonner un coup de boost à son métier, sans vraiment trop y croire. Ce qui s'agite pendant une heure vingt sous nos yeux est poignant, la mélancolie s'acharne sur nos petits coeurs de plus en plus affaiblis, assez pour que tous les gens de la salle où je me trouvais en soient sortis les larmes aux yeux voire en pleurant à chaudes larmes ; ouaip, sans déconner. A l'heure où tout le monde se branle en cercle sur les films en 3D-relief, lunettes de merde sur le pif, un petit Français débarque et met plus de vie dans une œuvre qu'aucune équipe d'infographistes même talentueuse ne parviendra jamais à mettre. EH OUAIS LES MECS.
Les Petits Ruisseaux : Premier film d'un auteur de BD (j'ai zappé son blaze) et adaptation d'une de ses créations. Daniel Prévost en retraité avancé perd son meilleur pote de pêche et se retrouve seul avec des bribes d'idées : il veut notamment niquer tout ce qui bouge. Bon dans le film c'est un peu moins direct, mais globalement ça parle de la sexualité des septuagénaires. C'est super frais. Emouvant aussi. Et Prévost n'est pas bon qu'à faire des pub pour SUPER U (d'ailleurs il semblerait que l'on ait des fangirls là-bas, spéciale dédicace les filles, on vous kisslove), il envoie le pâté.

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Voilà, shit's done, hélas point de film bien pourri à défoncer durant cette fête (malgré Fatal (article précédent) et ce qu'en dit le titre racoleur de cet article), je suis meurtri dans ma chair. Quoi qu'il en soit, tardez pas à revenir ici pour faire bouclier sur vos ambulances préférées.
PS : on a rajouté un gadget inutile en bas des articles, histoire que vous puissiez "liker" nos articles de merde si ça vous chante, et ainsi montrer fièrement à vos 500 amis virtuels que vous êtes trop hype tavu à lire un blog trop subversif (et en plus ça nous fait de la pub gratos donc on vous fait des gros bisous).

Bien à vous et à vos génitrices,

L.M.

Les 7 commentaires idiots

  1. Ne vous relâchez pas pour autant messieurs, TWOUILAÏTE 3 sort aujourd'hui, et vous devez mourir d'impatience à l'idée de visionner ce chef-d'oeuvre.

    Sinon thanks pour les reviews, ça confirme ce que je pensais de l'Agence tout risques : j'ai cru à une blague à la Tonnerre sous les tropiques en voyant le trailer... eh bien non, c'est seulement du 1er degré.

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  2. "Bref : on se sent aussi heureux que lorsque qu'on matait Barracuda..."
    ca résonne dans ma tete.

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  3. @Kodzuki: ouaip on va tenter de faire un truc sur Twilight avec le Akwell si on arrive un jour à se coordonner

    @kenia: depuis que j'ai su à mes 4 - 5 ans qu'il était pas homo j'ai lâché l'affaire, je suis devenu hétéro

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  4. Un bail que j'attend dog pound, mais je crois que je suis déçue d'avance. Quelqu'un ici a vu Enter the void? (curiosité). GG pour le blog.

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  5. Cimer. Ouaip Enter The Void j'en ai fait la review, tu trouveras le lien dans les images de droite.

    A toute.

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  6. En lisant le debut du paragraphe sur l'illusioniste, j'ai cru que t avais ecrit "Sylvain Mirouf...."

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.