9 mai 2010

FISH TANK

Aujourd'hui, j'ai décidé de vous emmener dans une odyssée sous marine anglo-saxonne, alors à vos masques et tubas, on plonge.
Prix du jury au festival de Cannes 2009, ex-aequo avec Thirst de Park Chan-Wook, (voir la shitty review du L.M.) voici la review de Fish Tank.
Chez les rosbifs, Fish Tank est un aquarium. Ce bocal de la vie des bas-fonds est comparable à celui de Mia, fille aînée d'une famille décomposée, dessoudée, si tant est qu'elle le fût un jour. Du haut de ses 15 ans passés, Mia vit dans un de ces quartiers populaires de Grande-Bretagne où prolifèrent injures et bières bon marché. En dehors de cet environnement social déroutant, le climat familial est plutôt chargé. Entre une mère mi teen whore mi catin décatie et une jeune soeur abrutie par le quotidien, l'arrivée du nouvel amant maternel au sourire angélique semble annoncer des jours meilleurs. Sur le fil conducteur musical de Bobby Womack, Mia aspire à des rêves californiens et se perd dans le seul refuge qu'elle connait : la danse.

Sous les traits de Mia, on trouve une jeune inconnue très prometteuse, Katie Jarvis. A la fois violente et grossière, on se prend de sympathie et de pitié pour cette jeune danseuse qui nage à contre courant sur la vague du hip hop. Katie danse, certes sans talent mais avec une conviction certaine. Sa présence à l'écran est éblouissante, Katie et Mia ne font qu'une, et l'actrice mérite toute notre attention pour sa prochaine apparition cinématographique.
Toujours côté casting, on note la présence de Michael Fassbender. Vous avez pu voir l'acteur dans 300, ainsi que la dernière folie Tarantinesque en tant qu'infiltré au service de la couronne. Cette fois, Fassbender a abandonné le luger pour le sourire du sympathique et wincestueux Connor qui, pour le coup, nous offre une prestation en or.
Côté réalisation, Andrea Arnold prend la casquette de capitaine de cette traversée en eaux agités. Elle avait déjà remué les critiques, et bousculé les codes du cinéma british en 2005 avec Red Road. Cette fois-ci, elle s'attaque à un plus gros morceau. Il est facile de comparer ce flim à ceux de Ken Loach, ce dernier étant une référence dans la peinture du mal social anglais. Andrea a choisi de prendre le large pour s'émanciper du réalisme social de Loach, et nous plonge au coeur d'un conte sur la banalité du quotidien aux allures oniriques et touchantes.
On assiste impuissants à cette noyade de la société anglaise où chacun tente vainement de sortir la tête de l'eau. Grâce à une caméra alerte et des plans choisis avec soins, le spectateur oscille entre documentaire romancé et réalisme de la fiction. Résultat garanti, on finit par boire la même tasse que ces naufragés d'outre-manche.
C'est beau, c'est triste et on y croit.

Les 8 commentaires idiots

  1. Et une actrice caméléon qu'on ne reconnais pas d'un plan à l'autre! Enfin, je pense : ) superbe film.

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  2. C'est vrai. J'y avais pas pensé. Mais effectivement, méconnaissable parfois. Elle nous réserve bien des surprises cette petite (même si le trailer de son prochain flim est terriblement à chier)

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  3. Un lien ? Un nom ? : )

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  4. ça s'appelle Sure Fire Hit:
    http://www.imdb.com/video/wab/vi1531512089/

    Bon courage

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  5. Ouillaïeaïouille!
    Du gros, du lourd, un jeu d'acteur exceptionnel, une BO virtuose, un scénar... mysterieux. Jpense qu'ils ont fait le trailer avant dfaire le flim, ils avaient pas encore trop d'idées.
    Merci pour l'info en tout cas :)

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  6. *Vient de refarder Fish Tank, qui trainait dans un coin de son ordi et prenait la poussière*

    Hmmmm...

    Chaipô...

    Je ne me suis pas ennuyée un brin mais j'étais en attente de quelque chose tout le long. Quelque chose qu'est jamais arrivé. Je m'attendais d'une seconde à l'autre à décoller mais à part quelques secousses, rien. C'est dommage.

    (L'aboiement du chien qui regarde la mère et sa fille danser, mérite l'oscar.)

    Prochaine étape: "La merditude des choses".

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  7. Ca fait très plaisir de voir des lecteurs suivre comme ça. Tu nous diras ce que tu penses de La Merditude!

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  8. C'était Fassbender ?! J'avais envie d'être à la place de la môme sur ce canapé !

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.