30 janv. 2010

WIKAINE

Partiels finis et c'est le wikaine, ainsi vient une shitty review© de cinq films notables sortis ces derniers temps. Au programme, juiveries, fratrie, batterie, boucherie... rugby. Ma palme de Janvier va aux Chats Persans.

Invictus : Eastwood revient (plutôt est revenu, je suis grave en retard) avec un film sur Mandela et la coupe du monde de rugby de 95 qui s'est tenue en Afrique du Sud : c'est globalement excellent. Freeman et Damon sont au top, le premier en particulier, tellement bon qu'il nous fait carrément douter de l'identité du personnage dans certaines scènes d'archives montrant Mandela (en fait reconstituées par Eastwood). Deux trois trucs un peu dommage : le film reprend une biographie et une histoire (majuscule acceptée), et tombe un peu dans le piège évident du "on joue davantage sur le résultat que sur les moyens" : en temps normal ça donnerait un suspense basé sur du néant (un peu comme la trame finalement enfantine de Slumdog Millionaire).
Mais bon c'est un Clint Eastwood. Des frissons pratiquement tout le film, la plupart des spectateurs dans la salle – moi compris, j'imagine – étaient prêts à bondir tels des supporters de foot hydrocéphales tellement tout envoie sévère, c'est quand même assez rare d'assister à un truc pareil au cinéma. On a pu lire certains "journalistes sportifs" (...hmmpffr...hrhrhr cette dénomination me fascine) se plaindre que les matchs étaient mal filmés. O-kay. Dites donc les gars vous êtes bien gentils et je comprends que vos petits yeux soient habitués aux caméras de toit mais on viendra tirer partie de votre expertise élastique quand on aura besoin des résultats du curling ou du patinage. Super film, donc, mais pas complètement indispensable pour tous, d'après les réactions pas plus enthousiastes que ça de mes petits camarades.

A Serious Man : Les frères Coen mettent en scène leur enfance juive dans une comédie dramatique un peu soporifique. Le film commence avec un prologue imbitable et présente un type dont le destin part en sucette à la Fargo, mais en plus chiant et avec des références qu'on ne comprend pas toujours. C'est loin d'être mauvais, on rit un peu, on sourit surtout, l'évolution du gamin dans ce milieu est sympathique à suivre mais bon il faut sûrement être juif ou journaliste sportif pour apprécier ce truc à sa juste valeur. Les critiques l'acclament, je ne comprends pas. Sûrement un complot.


Tetro : Un mélodrame en noir et blanc signé Francis Ford Coppola. Ca parle de retrouvailles familiales et de déchirements, de fuite et de confrontation avec le passé dans une œuvre bourrée de style. Très sobre, très discret, loin du bling-bling de la chevauchée des walkyries d'Apocalypse Now, Tetro montre plutôt la chevauchée insondable des tourmentés. Même à 70 ans, Coppola réussit (loin d'Hollywood) à pondre un film expérimental, où la relation désespérément unilatérale entre les deux frères (les excellents Vincent Gallo et Alden Ehrenreich) demeure, jusqu'aux dernières lignes du film, aussi mystérieuse que la manière dont elle est mise en scène. Quelques passages nous scotchent au siège et la montée en puissance émotionnelle est terrible. Foncez.

Les Chats Persans : Un film poignant sur la liberté. A Téhéran (utopie démocratique et libertaire si elle en est), Negar et Ashkan, deux musiciens amateurs, tentent tout au long du film de se débrouiller avec l'administration non officielle pour obtenir des visas et se barrer du pays pour aller faire une tournée en Europe, vu que le gentil régime iranien interdit toute musique un tant soit peu subversive. Une bande originale éclectique de foutue bonne qualité vient porter le film et le film, lui, ambitieux, porte la Musique. Plus encore, cet hommage rendu au monde de la zik (pas seulement alternative, d'ailleurs) n'est que l'arbre qui cache la forêt déprimante du témoignage de la privation de libertés en Iran. Valable aussi pour le cinoche. Le réalisateur, Bahman Ghobadi, est exilé de sa terre mère où son film ne doit être accessible que via le téléchargement. Savoureux mais foutrement amer.

The Road : La Route, du post-apocalyptique crado par John Hillcoat adapté du bouquin du même nom de Comack McCarthy (No Country For Old Men). Les plaines défoncées à la bombe H que traversent Viggo Mortensen et son gamin pour se rendre vers la côte puent la poussière et la cendre, qui donnent d'ailleurs à l'image un rendu quasi sépia ou en niveaux de gris par moments. Ce film est putain de déconcertant. Premièrement, il ne s'y passe pas grand-chose, vous ne verrez pas de gunfight entre survivants bikers à la Mad Max. La fuite à tout, toujours, qui maintient une austérité de circonstance. Déconcertantes aussi les pseudo bribes d'espoir qui ne riment à rien dans ce monde qui ne rime plus à rien de toute façon, la scène de la canette de coca salvatrice ou de la découverte de l'abri remplis de vivres – que Viggo et son fils devront déserter très vite – ne sont, à nos yeux lucides de spectateurs plus qu'aux leurs, que des soins palliatifs soulageant vaguement une mort certaine. Déconcertant enfin par certains passages qui mettront mal à l'aise l'occidental moyen. Voir un homme (Omar Little de The Wire) dépouillé de sang froid des derniers rogatons témoignant de son identité d'Homme, soit ses fringues et ses chaussures, donne mal au bide et on lui eut souhaité une fin rapide sponsorisée calibre 44. Deux trois trucs regrettables (on prend un petit garçon joufflu pour le rôle, _évidemment_, alors que Mortensen s'est carrément affamé pour le tournage) mais on passe, un nouveau classique dans le genre.

That's all for now folks, si tu veux partager tes coups de cœur récents de fanboy en rut, cher lecteur, on est largement intéressés.


Bisou.

Les 8 commentaires idiots

  1. 1. cool pour les chats persans! je suis même allée le revoir
    2. pareil pour a serious man, c'est quoi cette critique dithyrambique? ça a donné de réécouter jefferson airplane par contre
    3. ne va pas voir bright star
    4. y a gigantic qui n'est pas trop trop mal mais pas non plus extraordinaire pour ceux qui aiment zooey
    5. anna karina est aux carmes hein

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  2. Haha je t'avais dit pour bright star, ça sentait graaave le roussi.
    Dac pour Gigantic, je verrai ça, Deschanel est un peu remontée dans mon estime l'autre jour.
    Et je sais pour Anna, j'y vais demain matin. T'y es allée ?

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  3. moi j'ai bien aimé bright star hein, mais je pense que les mecs apprécient moins le truc, il faut aimer la poésie, les films où ils se passent pas grand-chose, londres du 19eme etc.

    ah parce que t'avais peu d'estime pour zooey? elle est quelques bons films indépendants pourtant, et en chanteuse elle est tellement bien.

    je voulais aller voir l'Etranger ce matin aussi mais encore fallait-il se réveiller à l'heure.

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  4. Ouaip je passe, pour bright star (pour le moment). Zooey je sais pas je lui trouve rien de spécial, et elle m'avait particulièrement énervé dans 500 days of summer. Mais bon je verrai avec d'autres flimes.

    Sinon l'Etranger était très bon, super film, et A.K. est superbe même si on ne la voit pas beaucoup (..pas assez). Couche-tard.

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  5. t'as vraiment adoré Invictus ? Moi j'ai l'impression qu'il s'est retrouvé avec un film de 4h50 où il développait trop la réconciliation nigga/wigga et qu'il a du couper à la hache pour le faire tenir sur 2h... t'as vu la fin du film au bout d'une heure, le reste c'est du tournoi sans vraiment de but à part te remontrer que l'Afrique du Sud a fait un exploit quoi. Tu peux même y voir une famille renoie qui est à fond derrière ses Springboks alors qu'un peu avant, sans vraiment de transition elle voulait en changer le nom et le logo... un peu facile je trouve. Fin bon ce n'est que l'avis d'un inculte

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  6. HAHAH, merci Max. J'ai cru que j'étais vraiment le seul à avoir été déçu.

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  7. Ah ouaip Maxime je suis d'accord là-dessus. Je parle de la difficulté de faire une bio, et clairement tu vois la fin du film pointer avant la première heure.
    Sinon y a pas mal de ficelles un peu abusées ouaip, mais ça reste putain de relatif, le reste est sévèrement bon, n'exagérons rien.

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  8. Nan ouais honnêtement j'ai bien aimé en gros, l'ambiance est cool, Freeman = Mandela, Damon = Stupid, tout est à sa place, mais il a clairement haché certains passages, c'est le gros regret que j'ai

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.