18 janv. 2010

LE CAVALEUR

Depuis le début des années 2000, on assiste à une révolution du cinéma asiatique, et plus précisément sud Coréen. Le polar dont je vais maintenant parler fait partie de cette catégorie ainsi que celle des flims qui envoient le pâté, qui savent vous tenir en haleine, et dont la trace restera longtemps ancrée dans votre mémoire.

Chez ASBAF, on est partisan des titres de flims en version originale, mais pour cet article je me contenterai d'utiliser le nom international, car Chugyeogja est carrément imprononçable et illisible dans un article. The Chaser est le premier flim du Coréen Na Hong-jin. Et avec seulement ce flim à son actif, le bonhomme mérite déjà sa place au rang des grands réalisateurs orientaux auprès de ses compères et comparses Park Chan-wook et Bong Joon-ho. Nouvelle référence du cinéma asiatique, The Chaser se classe dans les meilleures surprises de 2009. Ne tergiversons pas plus sur ce réalisateur dont il n' y a rien de plus à décrire, et passons au sujet principal.

Joong-ho est un ancien bourru de flic devenu proxénète. Mais, ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu'elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l'homme pour tenter de sauver Mi-jin, la dernière victime du tueur.

Basé sur un fait réel survenu il y a quelques années en Corée: Yoo Young-chul, un tueur en série et cannibale, aurait tué une vingtaine de personnes parmi des prostituées et des riches propriétaires entre 2003 et 2004. Même si les grandes lignes du pitch semblent courantes, l'idée était originale et risquée.


Nettement inspiré par le Se7en de Fincher, The Chaser bouscule lui aussi les codes du polar, et réalise une performance encore plus remarquable que son modèle. The Chaser n'est pas, comme certains critiques le disent, le néo-Memories of murder, même s'il est évident que Na s'est appuyé sur le savoir faire de Bong pour réaliser son flim. Il nous en donne la preuve avec l'excellente scène de course poursuite dans les ruelles de Séoul, qui fait sacrément penser à celle du village de Memories of Murder. Non, The Chaser c'est bien plus que ça, c'est un flim plus colérique, plus bestial, souvent à la limite du trash et qui brille par sa réalisation.

En plus d'être doté d'un scénario battant à temps plein, et de deux acteurs à 200% de leurs capacités, Na s'offre le luxe d'une réussite visuelle et d'une innovation en matière de réalisation. Le flim scotche complètement le spectateur à son siège, et on ne veut pas en décoller. On se trouve plongé dans une Séoul crasseuse, pluvieuse, écœurante, essouflante, étouffante, suintant la débauche, perdue dans ses vices et ses procédures plus longues qu'une file d'attente à La Poste. Et le pire dans tout ça, c'est qu'on en redemande.

Retenez le nom de Na Hong-Jin, il promet.

Les 3 commentaires idiots

  1. je regarderai, je veux savoir s'ils ont rendu ses clés au mec.

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  2. Bon ben... du lourd.
    spoiler: il ne lui rend pas ses clés hélas.

    Bon j'approuve la plupart des trucs que tu as dit, néanmoins je trouve que le film se rapprocherait autant d'un pulp fiction que d'un seven, voire plus si l'on zappe le scénar brut. Là où tout est mécanique et tout se passe comme prévu dans seven (du point de vue du tueur), c'est le foutoir complet pour le pauvre barré impuissant de The Chaser, un peu comme pour les types de Pulp : mais hey, ça rend le truc encore meilleur. Sinon deux trois trucs regrettables, notamment les scènes qui prennent un peu d'avance sur ce que le spectateur est supposé découvrir plus tard (ex: on voit la nana commencer à défaire ses liens alors que l'on n'est pas censé savoir que le tueur risque d'être libéré), ça anéantit un peu le supposé changement de situation.

    Sinon j'ai trouvé la fin un peu décalée. Lorsque le flic découvre que sa pute s'est finalement faite déglinguer, il en est tout retourné, c'est le drame, etc. Un lien maquereau-prostitué (surtout qu'il ont l'air de ne pas se connaître plus que ça) ne justifie pas vraiment l'anéantissement du flic, du coup on cherche une excuse au réal et on se dit que c'est plus une réaction vis-à-vis de l'échec de la poursuite (globale) que vis-à-vis de la mort de Machine-Chong. Hélas la scène où il écoute le message de répondeur nous dit que la tristesse venait bien de sa mort. A la limite l'attachement à la gamine pourrait un peu expliquer ça mais bon.. pas super bien vu imho.

    Qui aime bien châtie bien. Super flime.

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.