6 nov. 2009

ZOMBIELAND, DES CORÉENS, ANNA KARINA ET TA MÈRE

Une petite review de quelques films notables vus récemment puisque ça fait un temps que je n'ai pas posté :

Zombieland : Ca sort en France bientôt, les iouhaisses sont infestés de zombies (ceux qui mordent hein, pas les simples américains) et un jeune billy-no-mates se retrouve seul là-dedans jusqu'à ce qu'il fasse ami-ami avec Woody Harrelson, badass devant l'éternel, puis avec deux gourdes (deux actrices inutiles et énervantes) parachutées dans le film comme on crache un chewing-gum.

Le réalisateur (j'ai perdu son blase et on s'en fout) veut pisser un peu plus loin qu'il ne le peut : le film joue sur des tas de scènes clin d'œil, certes relativement marrantes (le démarrage foireux de Pee-wee Herman sur sa Harley, une scène parodiant les gunfights nases d'Equilibrium, une balle dans la tête à un Chaplin zombifié, etc.) mais le tout manque de crédibilité, à mon avis pour deux raisons principales. D'une, le film n'est pas assez bien fichu pour que la voix du réal soit entendue (le montage en particulier, ça ne dépote pas correctement quand ça doit dépoter). Ensuite, tenter de faire un hommage au Cinéma avec un film dont le thème est tout droit tiré du ciné alternatif est une bonne idée mais ça ne fonctionne pas puisque Zombieland est précisément un film hollywoodien, pour ne pas dire un teen movie. Certes, le thème est depuis quelques années accaparé par ce cinéma à budget (c'est même une mode) mais l'aspect hommage est à mon avis de trop. Il faut imaginer un spectacle de fin d'année d'une école catholique où les acteurs se déguisent en punks à chien avant de s'auto-congratuler.
A part le début et la fin, Zombieland est chiant. A noter un passage avec une guest-star qui vaut son pesant de popcorn.

A Bittersweet Life : (Dalkomhan insaeng) De Ji-woon Kim (Deux Soeurs). Un patron d'un grand hôtel et homme de main d'une mafia va être envoyé surveiller la copine du boss, dont il va tomber amoureux. En Corée plus qu'ici, on ne déconne pas avec ça. La narration est parfaite, le tout est dirigé élégamment et modestement : le réal oublie le superflu souvent criard et plein d'exagération assumée du film de mafia oriental pour servir quelque chose de lisse et de propre, où les thématiques (le romantisme, le désespoir, etc.) sont conjuguées intelligemment. Les scènes de baston et de gunfights sont présentes (évidemment) et envoient du lourd. A voir.

Je suis heureux que ma mère soit vivante : Film français de Claude et Nathan Miller. Thomas, la vingtaine, adopté à l'âge de 4 ans, cherche sa mère biologique. On a un peu peur durant les vingt premières minutes du film puisque le sujet appelle à nombre de clichés (d'ailleurs plus ou moins utilisés ici), mais la plupart s'estompent dans la suite du film. Là où l'on devrait s'arrêter sur les retrouvailles et leur bonheur, le film continue, là où la mère biologique devrait être un monstre et le fils un ange, tous deux partagent des traits bons et mauvais, etc. Les acteurs sont juste sensationnels. Les situations qu'ils portent sont réalistes, non, réelles. Le ronronnement du projecteur derrière notre siège de ciné est la seule chose qui nous rappelle qu'il ne s'agit que d'une fiction. Bref, très bon film, d'autant plus qu'il était risqué de s'attaquer à ce thème usé jusqu'à la corde.

Sin Nombre : premier film de Cary Juji Fukunaga. Deux destins se croisent au Mexique dans une espèce de road-movie des prolétaires (ou plutôt railroad-movie) vers les USA, celui d'une jeune Hondurienne et d'un membre des gangs des Maras fuyant les siens après qu'un prix ait été mis sur sa tête. Je n'ai pas vraiment compris tout le bruit autour de ce film. C'est plutôt beau, le contraste entre le destin merdique des protagonistes et la beauté des paysages est intéressant, mais globalement tout est assez chiant et quelques passages sont incroyablement peu convaincants (on confie à un gamin la charge d'assassiner le personnage principal, sur fond de prétexte idiot). Ca fait tache sur un film déjà pas spécialement notable. A voir si vous aimez la musique mexicaine, les tatouages et les burritos.

Alphaville : Les deux meilleurs pour la fin, Alphaville et Vivre Sa Vie. Deux films de Jean-Luc Godard avec Anna Karina. Alphaville (1965) fait partie de la série des Lemmy Caution, et met en scène Eddie Constantine dans la peau du détective/agent secret. Il arrive à Alphaville, une cité totalitaire du futur, pour accomplir différentes missions, dont celles de détruire la ville ainsi qu'Alpha-60, l'ordinateur qui la dirige. Je ne me permettrai de parler que vaguement du film, puisque je l'ai trouvé très frustrant : ce film est riche. Chaque scène, chaque mise en scène veut dire quelque chose et j'étais rarement certain de ce que voulait dire Godard à chaque fois. On se sent même flatté lorsque l'on voit où il veut en venir en jouant de telle ou telle manière avec la caméra ou en faisant dire telle ou telle chose à ses acteurs. Je n'ai pas la maturité cinématographique nécessaire pour tout capter mais n'importe qui le dira : c'est extrêmement bien fait. Les plans séquences sont époustouflants, tout spécialement pour l'époque.
Et surtout... Anna Karina. C'est le premier film dans lequel je la vois et c'est une découverte incroyable. (Thank you so much G. !)

Vivre sa vie : de Godard, donc. Tourné trois ans plus tôt. "Film en douze tableaux". Nana (Anna Karina) rêve de devenir actrice mais va se prostituer pour mettre un frein aux emmerdes qui lui tombent dessus. C'est beau, c'est bien fait, plus facile d'accès peut-être que Alphaville, foutrement violent en un sens. Beaucoup de passages marquants et des dialogues diablement riches.


Sur ce, portez-vous bien, n'oubliez pas votre écharpe et n'allez pas voir 2012 mercredi prochain.

Les 2 commentaires idiots

  1. yeeaaaaaah fuckin' great review! :)
    bon, du coup, moi j'ai bien envie de voir le film français au titre trop long qui donne pas envie de le voir au premier abord...
    idem pour alphaville, c'est assez codé et je suis pas sûre d'avoir tout saisi mais c'est ça qui fait son charme aussi.

    see ya..

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  2. Carrément, le fait qu'il soit codé n'empêche pas de l'apprécier et de le comprendre.. c'est très fort.
    Pour le film français.. haha le titre est grave rebutant oui :) Le scénario a été écrit à partir d'un fait divers dans un journal, où le gamin déclarait justement "je suis heureux (...)", mais il y a un contexte précis à ça, il faut voir le film!

    cya very soon;)

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.