16 nov. 2009

2012, AWAY WE GO, GIRLFRIEND EXPERIENCE ET DEUX TROIS CLASSIQUES

Mes hommages mes amis, c'est parti pour cinq shitty reviews de films vus cette semaine.

Away We Go : (je fais celle-là en premier par pur opportunisme, histoire d'appâter le chaland google-ien, inch'Allah Ackbar.) Sam Mendes (American Beauty, Jarhead) touche décidément à beaucoup de registres et nous sert une comédie romantique efficace, starring John Krasinski (série The Office US) et la moins notable Maya Rudolph (dont le CV est blindé de rôles de second couteau). Une aventure qui se veut banale de Burt et Verona, un couple d'américains moyens avec un môme en route. Le film prend la forme d'une balade à travers l'Amérique où chaque escale présente sa galerie de personnages, caricatures réussies des différents grands aspects de la déchéance du couple et du rapport aux enfants. Quelques passages un peu gnangnan ponctuent la trame mais ça ne fait pas spécialement tache. Les gags et les dialogues sont de bonne facture, je me suis plu à pouffer comme un débile.

The Girlfriend Experience : L'avant-dernier de Steven Soderbergh, entre son Che et le très réussi The Informant. Il débauche Sasha Grey du monde du porno (si l'on peut dire) pour lui donner un rôle mainstream dans son Girlfriend Experience. Christine/Chelsea est une escort-girl de luxe qui offre à ses clients, souvent des "hommes pressés" de la finance, plus qu'un simple échange de fluides entre adultes consentants : elle passe la soirée en ville avec eux, les accompagne au restaurant, etc. C'est la "girlfriend experience", payable en cash. Soderbergh nous chuchotte, sur fond de trame découpée et recollée, que ce jeu du "faire croire" est sans doute à interpréter à plus large échelle. Le faire croire de l'acteur à la caméra, le faire croire de la fiction au spectateur. Il joue avec nous, avec son actrice et son personnage : Sasha Grey/Christine/Chelsea finira ou finiront par être prises à leur propre jeu – d'actrice. Et puis c'est beau. Sasha Grey et autres belles gueules d'une part, et des plans et un éclairage qui donnent le sentiment d'avoir été longuement réfléchis : Soderbergh s'est comme accaparé New-York le temps de faire son film. Une vraie foutue bonne surprise, un de mes films préférés de 2009.

2012 : just kidding.

Jigyaku No Uta : littéralement "le chant de l'autoflagellation" en japonais, sorti ici sous le nom de Happily Ever After. Okay. Fait par Yukihiko Tsutsumi (20th Century Boys) en 2007. Miki Nakatani (Ring) endosse le rôle de Yukie, une femme en pleine midlife crisis. Des flashbacks sur son enfance difficile, le suivi du personnage d'Isao, son ex-Yakusa de mari qui claque au Pachinko (salle de jeux d'argent) la thune durement gagnée par ses soins viennent expliquer le pourquoi et former un background sympathique. Le film reste tout de même une comédie, parsemée de soupçons touchants de mélodrame et de slapstick (c'est adapté d'un manga). Il est aussi question de tables de dîner qui volent au ralenti dans le plus grand respect des traditions japonaises. Petit bonus, on retrouve Kenichi Endo, le père taré de Visitor Q, toujours dans un rôle de serial loser.



The Edukators : de Hans Weingartner, sorti en 2004, avec Daniel Brühl (Good Bye Lenin, Inglourious Basterds). Trois jeunes s'introduisent régulièrement dans des résidences de richards et déménagent les meubles sans rien tirer, juste histoire de foutre un coup de pression aux proprios : ils se surnomment eux-mêmes les éducateurs. Un soir ils se retrouvent à devoir kidnapper un de ces chiens capitalistes parce que la blonde du groupe a fait foirer leur plan (blonde qui se révèle d'ailleurs être une débile profonde tout au long du flime). Si vous voulez voir un brulôt sur notre société de consommation et ses abus, vous n'aimerez pas The Edukators. Il faut plutôt mater ce film avec une certaine légèreté adolescente, quasi naïvement pour apprécier le côté idéalisme et rébellion. L'enculé du film finit au final par nous être sympathique, et c'est là où le réal se perd un peu. Son personnage lui échappe complètement. Il lui fait faire un coup bas de dernière minute histoire de prouver que malgré tout ça hein c'est quand même un enculé.. mais bon on nous la fera pas avec ce détour scénaristique écrit par un enfant de 5ème. On passe malgré tout un bon moment et la BO est sympa. (Spéciale dédicace au Gang des Déménageurs dans le Loir-et-Cher).

Le Petit Soldat : « La photographie c'est la vérité. Le cinéma c'est vingt-quatre fois la vérité par seconde ». Voilà ce que dit Godard dans son deuxième film sorti en 1963, Le Petit Soldat. Première apparition d'Anna Karina. Bruno Forestier, un déserteur français (Michel Subor) à la botte de l'OAS, refuse d'assassiner un journaliste. Ce film parle essentiellement de non conformisme, pas vraiment motivé par un refus de quelque conviction ou morale (la politique de la France en pleine guerre d'Algérie), mais plutôt par un simple attachement à la liberté dont Bruno paiera le prix, dans une acceptation du châtiment un peu déconcertante (pourchassé par ses pairs, torturé par l'ennemi). La belle Anna Karina apparaît ici et là et, même si elle conduira Bruno à l'échec, elle permet au film de s'échapper pour de (trop) brefs instants de sa cruelle trame. Certains dialogues sont formidablement bien écrits. Des scènes assurément cultes (la scène au téléphone, celle de la séance photo, le monologue de Bruno, etc.). Indispensable, cours acheter ce dvd fruité.

Sinon j'ai finalement vu quelques classiques comme (on ne se moque pas) The 25th Hour, Good Bye Lenin, From Dusk Till Dawn (Une journée en Enfer) mais il ne me paraît pas vraiment utile d'en parler, presque tout le monde les connait. Et puis bon j'imagine que seuls 2% des lecteurs (soit 0,1 lecteur) ont lu jusque là donc hein. Bisous mouillés.

Les 6 commentaires idiots

  1. Raté, au moins un lecteur sera allé jusqu'au bout de cette shitty review, que je ne puis qu'approuver pour Away we go.

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  2. 2 lecteurs.

    oui pareil pour away we go, je confirme pour le "pouffage de rire débile" han trève de plaisanterie, john krasinski, miam miam en fait!

    à part ça je suis sûre que sasha grey a grave influencé ton avis... huhu

    le petit soldat, le petit soldat, le petit soldat!! j'avais oublié cette très très belle phrase en plus.

    t'as oublié de souligner l'incroyable diversité expressive faciale du riche enfoiré dans the edukators! :)

    oh et bien joué pour 2012, en fait c'est CA ton moyen d'attirer les gens ici. bravo.

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  3. Héhé oui, le L.M. est vil et piège les fanboys de 2012. Ensuite il les enferme chez lui et s'en sert de débouche-évier.
    Putain ouaip le jeu d'acteur du type de edukators est plus grand que tout, comment j'ai pu oublier ça..
    Pour sasha grey.. mauvaise langue! (et merci de confirmer que je pouffe comme un débile hein! non vraiment.)
    ;)

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  4. Dans la salle d'attente d'un medecin qui sentait la merde (la salle, pas le medecin) j'ai entendu une cruche assurer à son père qu'elle avait vu 2012, et que les effets spéciaux étaient "trop biens". Un gage de qualité, s'il en est.

    "Le gang des démenageurs du Loir-et-Cher" c'est une référence à moi et je suis obligé de voir le flim, ou pas ?

    Et enfin, on ne te payes pas pour nous gaver d'obscurs flims de réalisateurs moldaves du début du siècle, mais pour nous donner envie de voir des machins intéréssants. Donc écris des mots sur "les flims que tout le monde connait" toussa, SVP!!!§!§

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  5. Mais c'est ta mère le réalisateur moldave.

    Le gang des déménageurs c'est un vrai gang d'Ouzouer-le-marché, trop underground pour toi fiston.

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  6. le "2012: just kidding" => juste magnifique

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.