24 sept. 2009

DUNE OU LA COMPLEXITÉ D'UN DRAME AGRICOLO-SPATIAL

Hey les amis. J'ai une superbe histoire à vous raconter, celle où je me suis mis à détester Lynch. Voilà comment j'en suis arrivé là. Tout d'abord, j'appelle un ami (le même cité dans l'article pour Deliverance), et je lui sors un truc du style: Hey man, what's up nigga? Ça t'dit, on s'mate un p'tit movie chez ouate tonight? ― Je tiens à signaler que je parle comme ça dans la vraie vie ― Et lui, de me répondre: Grave trop, ramène un dividi, n'importe lequel, un que t'as pas vu. Je me mets donc à fouiller promptement ma collection. Et là, juste entre le dvd de Papa Schultz et ceux de Mad Max, que vois-je ? Dune. Ainsi, je m'empresse de répondre à mon ami : J'ai Dune, que j'ai jamais vu, mais je sais pas trop si j'ai la motive, t'as vu, ça te dirait pas plutôt un Mad Max? Mais le destin en avait choisi autrement. Malgré tout, je me pointe à la soirée, avec Dune, et Mad Max sait-on jamais. Un troisième larron se joint à notre joyeux duo, et nous voici parti pour 2h15 de fou rire spatial.

En l’an 10191 AG (Après la Guilde), une seule substance permet de voyager dans l’espace: l'épice -si, si je vous assure. Cette substance, la plus convoitée de l’univers, ne se trouve que sur la seule planète Arrakis, aussi appelée Dune, planète aride et hostile, couverte de sable. Le Duc Leto remplace ses ennemis, les Harkonnen, à la tête du fief d’Arrakis, et part s’y installer avec sa concubine Jessica et son fils Paul. Les membres de la maison Altréides pressentent un piège, tendu par le baron Harkonnen, mais ils doivent obéir à la volonté de l’empereur. Peu après leur installation sur Dune, les Atréides sont trahis par le médecin personnel du Duc Leto et décimés par une attaque conjointe des forces Harkonnen et des troupes de l'empereur. Paul et sa mère parviennent à fuir et se retrouvent seuls survivants de la famille Altréides. Perdus en plein désert, ils y rencontrent les Fremen, peuple indigène d’Arrakis et véritable maîtres du désert. Les Fremen attendent la venue d’un Messie qui les délivrera. Se pourrait-il que ce soit Paul?

Alors le truc le voilà, ce précédent synopsis ne me revient pas de droit, car il est entièrement pompé sur Wikipédia. Pourquoi, me demanderez-vous. Et bien, parce que sans ça, j'aurai été incapable de vous expliquer ne serait ce qu'une partie du flim, enfin du moins pas les prémices de l'histoire. Je suis même persuadé que le simple fait de lire ce synopsis plus pourri que tout vous a refilé la nausée doublé d'un mal de crâne à faire frémir un cheval tellement c'est compliqué. Je vous rassure, ça paraît compliqué, mais le flim l'est encore plus.




On commence par une intro minable, où on aperçoit on ne sait qui raconter on ne sait quoi, un genre de voix off pour expliquer le contexte dans lequel on va être plongé (genre le preview déroulant jaune de Star Wars en moins bien), mais on y pige que dalle. Puis, ensuite s'enchainent des scènes avec des gens qui s'appellent tous par leurs prénoms, et citant encore d'autres gens que vous connaissez pas, histoire de vous perdre un peu plus. Vous avez déjà coulé, et le flim n'est commencé que depuis 3min30, bon courage pour les 2h11min et 30 secondes restantes. Puis, viennent des scènes ridicules de discussions entre l'empereur, et une larve-dieu, qui chiera des planètes expulsées de sa bouche, ressemblante à l'ouverture vaginale d'une femme fontaine, avec les poils en moins. Si vous ne me croyez pas, regardez le flim, je vous assure. On poursuit, on s'enlise dans les détails, une scène de combat risible prend forme, mais tend à un mixe graphique de combat entre Tron, Star Wars, et le Cosby Show. Et finalement, après une longue heure d'attente, une sombre histoire de corruption/trahison intervient et nous sort de notre ennui mortel. On commence à y comprendre un peu plus de choses, à limite trouver ça intéressant. Et une demi heure plus tard arrive le dénouement de ce tragique épisode. Sur ce, et ayant vu le temps passer, je me dis à cool, c'est la fin. Mais non, que diable, encore 45 minutes de cette bonne mixture. Je prend le temps de jeter un oeil à mes compères, qui dorment. Les salauds! Je les réveille, et mon hôte, me dit: je vais me coucher, c'est chiant, tu fermera la porte en partant. Ébahi devant tant d'indifférence, je décide de rester avec mon dernier compagnon, en le forçant à rester éveillé, pour ne pas me retrouver seul devant tant un flim de cette envergure. Quitte à avoir vu 1h30 de merde, autant le finir, qui sait, si ça se trouve, on finit par tout comprendre à la fin.





Que nenni, la suite est toute aussi merdique, et pire encore, les scènes de rodéos sur les vers géants - honteusement pompés graphiquement à ceux de Star Wars - le retour du Jedi en plus moche (mais si, vous savez le trou du cul avec des dents, où Jabba veut faire tuer Luke à la façon pirate) – sont indescriptibles, tant le langage français n'a de terme équivalent pour décrire cet amas de fiente. Je vous passe les minutes restantes, et bien des peines. Ah si, il faut que je vous parle du combat final entre notre héros et le grand méchant blond. On l'attend depuis moulte temps, et là on se dit que ça pourrait être épique. Finalement, la scène est épique si ça avait été la fin de Tom Sawyer, mais là pour un flim de SF, c'est naze. Le combat dure une minute à tout casser, et on se met à souhaiter la mort de Lynch, si bien que deux nains aveugles en chaise roulante auraient fait mieux.


Au final, un scénario complexe, qu'il aurait probablement fallu traiter d'une manière différente. Seuls ceux qui auront lu le livre comprendront le sens du flim, pour ma part c'est raté. Une tripotée d'acteurs ennuyeux, et il faut bien le dire, parfois doté d'aucune sorte de crédibilité artistique. On y croise Mr Kyste MacLachlan en héros, ou devrais je dire Orson de Desperate Housewives; Sting en grand méchant blond, au jeu d'acteur trop poussé, genre je-croise-les-bras-je-fais-les-yeux-noirs-et-même-que-je-dis-pas-un-mot-comme-ça-je-suis-un-vrai-méchant; Dean Stockwell en traitre, le Al de Code Quantum; Patrick Stewart que tout le monde connait pour son rôle de Pr.Xavier dans X-men, ou de Jean-cule Picard dans Star Trek; sans oublier Max von Sydow qui relève bien le niveau. Points positifs, les décors sont travaillés et crédibles, et les maquillages sont réussis. Autrement, les effets spéciaux faits au Mexique auraient dû y rester, les dialogues sont consternants et les jeux d'acteurs navrants et grossiers. Le flim aurait dû être coupé en deux pour séparer deux histoires distinctes, cela aurait peut être permis un traitement plus approfondi de chacune d'elle, et Lynch ne nous ébahit pas devant son talent indéniable, mais probablement absent les jours de tournage de Dune. On peut aussi donner un autre sens au flim, le côté empereur Shaddam, la bataille pour l'énergie dans un territoire ensablé, et bien d'autres choses font sacrément penser à une métaphore aux prémices de la guerre du golfe, mais il faudrait probablement lire le bouquin de Frank Herbert pour en savoir plus. Enfin, à noter que le flim était dans sa version intiale d'une durée de cinq heures, amputé de plus de moitié, on peut comprendre que le flim n'ait plus de sens. Et on peut aussi comprendre pourquoi Lynch renie Dune de sa flimographie.

Voilà, ainsi s'achève cette critique, j'ai perdu plus de 4 heures de ma vie pour regarder ce flim de merde, et le commenter, j'espère que vous aurez au moins pris plaisir à lire.

Les 11 commentaires idiots

  1. Ouaip bien sympa, ya du vrai (reconnaissent vrais) là d'dans.

    Ce qui me fait un peu chier c'est que t'aies découvert Lynch avec Dune, c'est pas de bol haha. T'arrêtes pas à celui-là, le reste vaut largement le coup :o)

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  2. Et oui quelle triste découverte. Mais ne t'inquiète pas, mon âme de cinéphile averti, me rappelle qu'il ne faut pas toujours se fier à la première impression qu'on a d'un réalisateur.

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  3. Eh ben écoute je crois qu'on est sur la même longueur d'onde, non seulement j'en suis fan, mais je te laisse mater ce qui arrive demain par notre nouvelle recrue.

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  4. Yes! Au passage, je viens de faire le tour de votre blog après avoir lu l'hilarante critique de cette âme gosse de riche de Tim Burton et de sa moraline multicolore il y a quelques mois et je me dis qu'en fait c'est vachement sympa tout ça!!

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  5. Ecoute cimer, ça nous touche beaucoup, d'autant plus qu'on a galéré à genre 4 visites par jour pendant 8-9 mois..

    ENFIN LA CONSÉCRATION §§

    tant qu'à t'avoir sous la main je dois dire que ton blog est bien intéressant aussi.

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  6. Hahaha, merci, ça fait plaisir, d'ailleurs je suis en train de rédiger un nouveau live report avec toujours autant d'humour vaseux et de links improbables!

    Je ne sais pas si tu écoutes les trucs dont je parle, mais je me demandais si c'était pas chiant de lire ça alors qu'on ne s'intéresse pas forcément aux détails de la scène que je décris...

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  7. J'écoute pas (du moins je connais pas) énormément de trucs, mais je suis un garçon ouvert d'esprit vois-tu ! Et t'as une bonne plume donc ça aide à être intéressant.

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  8. Merci! Haha! As-tu vu la discrétion avec laquelle je dissimule des détails futilissimes sur ma vie inintéressante dans ces articles à portée universelle (euh...)?

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  9. La marque des grands (blogs) !

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Fous au moins un pseudo, les anonymes ça nous pète les yeukous.