Les hommes en couple se passent secrètement le mot depuis bientôt deux semaines. Le nouveau film du Duj’ serait dangereux voire même nocif pour la vie commune. L’heure cinquante est paraît-il un calvaire pour quiconque ayant une femme et des amies trop bien gaulées. La méfiance étant de mise, je suis prudemment allé voir Les infidèles avec ma petite amie : je m'étais renseigné dans des groupes secrets sur facebook lors de quels passages il fallait précisément rire et lors de quels autres il fallait mielleusement chuchoter à l’oreille de sa divine « quel goujat ce Dujardin, 15 ans de mariage si stupidement ruinés, tu te rends compte chaton. » Infaillible. Même topo le lendemain lorsque j’y suis retourné avec la fille qui vit à trois paliers de la rédac. Elle en est sortie toujours persuadée d’être l’élue. Rebelote le surlendemain avec une khâgneuse qui s’exhibe sur tumblr pour ne pas paraître trop intellectuelle. Easy target, easy success. Pour le fun j’y ai même traîné Ramona (pour rappel notre dactylo-pompeuse si tu suis un tantinet nos aventures), là j’ai pas pris de gant, de toute façon elle comprend à peine notre langue et puis les mœurs ils s’enquiquinaient pas avec ça dans son goulag de pays d’origine.
Alors Les infidèles est un film à sektches, un genre mal aimé et encore moins plébiscité par le public que ma mère sur un trottoir. Pour te le situer sur une échelle de la popularité cinéphile, le film à setkches est entre le documentaire social et le film en pâte à modeler. Heureusement, le Duj’ est venu poser sa paire de valseuses sur la table du ciné français et remettre au goût du jour ce genre qui fût la hype des 70’s. Que vaut alors la nouvelle aventure de l’artiste fraîchement oscarisé ? Si on se base sur le tarif étudiant, à raison de 6 segments, 1.08€ le sektche.
J’ai réalisé un sondage dans la rédac afin d’élire le meilleur segment des Infidèles. C’est Le Séminaire qui l’emporte avec 100% des suffrages et 1 voix. Ouep, je suis le seul à la rédac à l’avoir vu, enfin on est deux avec Ramona mais chez nous elle a pas le droit de vote, 1944 c’est le futur par ici. Le Séminaire est donc une petite bombe et comme c’est Hazanavicius le réal, ça n’étonnera personne. En séminaire en province, Jean Duj’ et son mono-sourcil tentent de niquer la première secrétaire venue. Mais comment tirer son coup quand on est moche et con ? Pour des raisons personnelles et principalement physiques, la réponse m’importait beaucoup. Merci Michel Hazanavicius.
Après, les autres sektches se valent tous plus ou moins : Lolita (de Lartigau) est bien senti, Le prologue (de Cavayé) et Las Vegas (du Duj’ et Lellouche) ressuscitent assez bien l’esprit à la Dino Risi/Ettore Scola tandis que Les infidèles anonymes (de Courtès) ou La Question (de Bercot) restent assez bas du front. Pour te schématiser le truc, si le film était un bucket de chez KFC, t’aurais du poulet (mal) élevé par Bertrand Blier, des bouts de gras taillés dans du Desplechin, le tout dans une chapelure à la Apatow. Si comédie il y a, ce dont j’ai souvent douté, Les infidèles est alors drôle comme Beau-père de Blier où on se marre en grinçant des dents.
Je pense me refaire Les infidèles avec L.M. ce week-end pour lui souffler à l’oreille que l’infidélité c’est vraiment un concept de pédé et qu’un week-end à Vegas nous ferait le plus grand bien à tous les deux.
Vincent, mon infidèle préféré , c'est toi :D
RépondreSupprimerPas encore vu donc j'attends de le voir pour vous lire ^^
RépondreSupprimerBonne idée la virée à Vegas avec LM. Tu m'enverras la vidéo.
RépondreSupprimerfaut que je le vois celui-là, avant qu'il ne soit plus à l'affiche d'ailleurs.. j'aime bien ce blog, avec une pensée particulière pour le title de ta page "le blog ciné le plus pourri de l'internet" qui m'a forcement attiré l'oeil :) Bien joué !
RépondreSupprimerMon sketch préféré est celui de Courtès : Les infidèles anonymes (j'ai vraiment trop rigolé).
RépondreSupprimerAprès, Le séminaire est très cruel mais irresistible. L'ensemble reste cependant très inégal (la fin du sketch Las Vegas est un poil trop vulgaire, et surtout inutile)...
Je trouve aussi que Le Séminaire est le meilleur segment, devant celui de Bercot.
RépondreSupprimerLe reste c'est con, drôle, parfois jouissif, parfois débile, parfois prévisible. L'ensemble se laisse suivre malgré quelques passages vulgaires inutiles.
Easy target... IZI LIFE.
RépondreSupprimer